"La disparition" ou l'éloge de la lenteur. Ce
disque est en effet un recueil de ballades où s'écrivent
des mots doux si chers à Christophe.
Un disque dans lequel il faut rentrer sans bruit, en se donnant
la peine de se pauser, avec tranquillité. Pour son deuxième
enregistrement Keren Ann a travaillé avec son inséparable
complice, Benjamin Biolay. Doit-on rappeler qu'ils furent le duo
compositeur du Jardin
d'hiver, album à succès d'Henri Salvador.
La voix susurre, propose plutôt qu'elle n'impose, jouant
avec nos émois. Entre une Françoise Hardy et une
Jane Birkin sans accent, la chanteuse installe son style bien
personnel entre le swing discret des "Rivières de
janvier", le rythme chaloupé de "La corde et
les chaussons", les mélodies s'enchaînent discrètes
et infaillibles. De beaux accords mineurs, des arrangements de
cordes "sensibles" ou encore un solo de trompette langoureux
(L'illusionniste) et le tour est joué, le charme agit.
La lenteur des propos peut plaire ou agacer, mais il s'agit là
d'un réel choix artistique dont on ne peut que se féliciter.
Une nouvelle génération d'auteur compositeur est
en route, qu'on se le dise.
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