"Je l'avoue, j'avais mis ce disque
en musique de fond, tapant au un texte sur mon ordinateur. Puis
chemin faisant, je me suis retrouvé assis dans mon fauteuil,
délaissant écran et clavier pour savourer chaque note
de cette "Afrique magique". Impossible de laisser cette
musique en fond tant elle est habitée et envoûtante."
Le disque est construit comme un recueil de poésies, vingt
quatre pièces courtes avec des durées allant de
seize secondes à quatre minutes, enregistrées en
public à Berlin en juillet 2001. Des compositions qui balisent
la carrière bien remplie du pianiste sud-africain, certaines
d'entre elles ont été écrites dans les années
60. Le tout est articulé autour de cinq versions de Blue
bolero, qui se répète et nous donne le frisson dans
un moment de tendresse partagée, et de deux titres de son
mentor : Duke Ellington.
Si les pièces sont courtes, c'est que le pianiste installe
son discours avec limpidité, bannissant toute virtuosité
et privilégiant la mélodie qui l'emporte dans des
contrées lyriques aux confins du mysticisme. Tout y semble
simple, coulant de source et pourtant tellement riche de sensations.
Il serait dommage de ne pas citer les deux musiciens qui l'accompagnent
depuis un bon bout de temps maintenant, à savoir Belden
Bullock à la contrebasse et Sipho Kunene qui sont en osmose
avec l'univers du pianiste.
Un disque fort, sans faille, absolument indispensable.
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