La naissance de "Label Bleu" fut une aubaine pour les
musiciens de jazz français (ou européens) à
une époque où certains d'entre eux n'avaient plus
de maison de disques ; il permit aussi à une nouvelle génération
de musiciens maintenant reconnus (Julien Lourau, Bojan Zulfikarpasic
) d'enregistrer.
Le label d'Amiens n'a pas cessé d'évoluer et depuis
que Pierre Walfisz en a pris les commandes, il s'ouvre encore
à des univers nouveaux, le saxophoniste Steve Coleman,
les rappers d'Opus Akoben, le rock instrumental d'Innocent X ou
les trouvailles de Vincent Segal.
DuOud est le dernier avatar de cette série. Mehdi Haddab
et Smadj, en bons génies facétieux, s'obstinent
à mettre l'oud dans tous ses états à l'aide
d'une touche d'électronique et grâce à la
participation de quelques musiciens en phase avec leur époque,
Vincent Segal et Cyril Attef, les deux comparses de Bumcello,
Pierre Fruchard à la guitare électrique, Nedim Nalbantolu
au violon et Thomas Osstrowiescki aux percussions.
Passant avec un égal respect de musiques traditionnelles
à des compositions personnelles, les deux joueurs de oud
nous transportent dans leur Orient imaginaire où l'électronique
se fait tantôt discrète, tantôt plus présente,
mais ils privilégient l'acoustique des cordes enivrantes.
Racailles et ses rythmes dévastateurs, l'envoûtement
de Le retour d'Ulysse et puis la reprise surprenante de Chase
de Giorgio Moroder tiré de la B.O de Midnight Express sont
des titres qui peuvent toucher un public très large.
Après Anouar Brahem, Rabih Abou Khalil ou Adel Salameh,
voilà donc une nouvelle façon de découvrir
cet instrument aux "vertus cordiales".
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