La musique ne vaut que si elle nous procure une émotion,
le reste n'est qu'histoire de polémiques.
Et d'émotion, il en est question dans ce CD, dès
le premier titre, Balkan ballad, jusqu'à la dernière
note de l'intense Syberiada qui clôt le disque. La musique
s'étire sans retenue, les compositions du guitariste hongrois
sont d'une rare intensité, mêlant un folklore qu'on
qualifiera d'imaginaire à une mélancolie profonde.
Accompagné subtilement par Mathieu Donarier au saxophone
ténor, Sébastien Boisseau à la contrebasse
et Joe Quitzque à la batterie, il parvient à explorer
un jeu de guitare tout en apesanteur. Le musique jouée
ici est bien loin d'être orthodoxe, on y chavire à
chaque instant par la richesse de la construction des morceaux,
par la découverte de chaque note, par le profondeur du
propos et la sensibilité omniprésente du leader.
Plus qu'un guitare-héros, Gábor Gadó est
un bâtisseur d'empire, un de ceux dont on s'inspirera.
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