Après un premier album (Salt rain) qui fit l'unanimité
et la consacra comme l'une des révélations de l'année
2002, Susheela Raman poursuit sa route avec ce dernier enregistrement.
Et le moins que l'on puisse dire est qu'elle ne semble pas s'essouffler
!
En effet, la chanteuse anglaise d'origine indienne, âgée
de trente ans, s'impose petit à petit comme l'une des artistes
les plus intéressantes de sa génération,
réussissant jusqu'à présent une fusion musicale
que beaucoup d'autres ont négligé et raté
souvent par incompétence ou faute de goût.
Profitant de l'élan de la longue tournée qui suivit
la sortie de son précédent album, Susheela Raman
a enregistré Love trap dans des conditions live. Elle et
ses musiciens (pas moins de dix-huit ont participé à
l'album) se sont installés dans une villa dans la région
de Malaga au sud de l'Espagne. Dans ce véritable havre
de paix, tous ont pu sereinement se rencontrer, partager et échanger.
Outre une majorité de musiciens qui ont su faire de Salt
rain un album si particulier et attachant, d'autres "nouveaux"
sont ainsi présents sur Love trap. Aux cotés de
Sam Mills, Aref Durvesh, Djanuno Dabo, Hilaire Penda, Vincent
Segal, nous découvrons la présence du légendaire
batteur nigérien Tony Allen, le pianiste flamenco David
Dorantes, les voix mongoles de Radik Tioloush et d'Albert Kuvezin
...
Un brin plus pop, plus soul que son prédécesseur
Love trap propose toutefois un répertoire riche en exploration
"carnatique" où le chant de Susheela Raman incarne
un parfait équilibre entre charnel et sacré.
Au gré des plages les chansons sont cinterprétées
en sanskrit, en telugu, en tamoul (Sakhi maro, Ye meera divanapan
hai, Manusoloni ...) ou en anglais (Love trap et Save me - une
chanson de Joan Armatrading).
Ce second essai perd l'effet de surprise du premier mais la voix
douce de Susheela Raman continue de séduire en toute simplicité
au contact de rythmes chaloupés avec un naturel déconcertant
!
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