Le Spirit of Life Ensemble existe depuis 1975. Né sous
l'impulsion du percussionniste Daoud-David Williams, cet orchestre
compte pas moins de soixante musiciens dans ses rangs, permettant
ainsi au personnel de tourner. Le leader défend avec ardeur
l'identité culturelle de la communauté noire-américaine
et par là, la musique afro-américaine, le jazz.
Ce n'est donc pas un hasard de retrouver un portrait de Duke Ellington
sur la pochette de ce double CD, figure emblématique de
la reconnaissance internationale, même si aucune de ses
compositions n'est reprise sur ce disque.
L'enregistrement en public restitue à merveille l'énergie
de ce big-band, Daoud-David Williams est entouré de musiciens
chevronnés, le tromboniste Bob Ferrel, Michael Cochrane
au piano, Joe Ford au sax alto, Ted Curson (un ancien de chez
Mingus) à la trompette, Franck Elmo au saxophone ténor
(remarquable solo endiablé sur Happy Blues), le guitariste
Mamdouh Bahri et Raul De Souza, invité au trombone sur
un morceau. Mina Agossi vient poser sa voix sur une reprise en
français tout en poésie feutrée de It might
as well be spring, tandis que Joe Lee Wilson impose son timbre
grave sur Wahalla et s'enflamme plus tard sur une samba.
Tout ce joli monde nous dévoile un jazz classique d'excellente
facture, englobant toutes les caractéristiques de cette
musique, le swing, le blues, le respect des anciens, l'ouverture
sur le monde
Un disque qui renvoie à l'essentiel et donc indispensable.
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