Alors que Das
Zweite Gesicht nous avait enchanté en fin d'année
dernière avec son mélange de métal électro
et de musique traditionnelle médiévale, Saltatio
Mortis revient peu de temps après avec un successeur un
peu spécial mais non moins charmant : Heptessenz, qui abandonne
beats et guitares, pour s'orienter entièrement vers un
style purement médiéval.
Adieu monde moderne, retour aux sources pour ce groupe qui est
tombé amoureux d'un instrument à vent plus que respectable
: la cornemuse, qui joue le premier rôle dans ce nouveau
scénario où le dépaysement est complet. Heptessenz
est un voyage à travers le temps et l'espace pour tous
les médiévistes et autres fans des époques
"sombres" de notre histoire, dans lequel on se plonge
littéralement, submergés par l'atmosphère
de la "taverne", où la halte s'avère obligatoire.
Plus d'électricité, certes, mais autre nouveauté
: encore moins de chant. Das zweite gesicht ne regorgeait déjà
pas beaucoup de paroles, Heptessenz fait voeu de chasteté
de ce point de vue, et n'offre seulement que deux compositions
chantées, mais non des moindres : Dessous le pont de Nantes,
chantée en français s'il vous plait, et Palästinalied
(et ses choeurs grégoriens).
Heptessenz se veut un album essentiellement instrumental, ce
qui renforce la richesse des sonorités et une diversité
des ambiances (folkloriques ou tribales, par exemple), qui sont
à la fois si proches (le style médiéval toujours
omni-présent) et si éloignées (les sensations
sont différentes à chaque morceau).
Si certains fans pourront être déçus de l'orientation
prise par le groupe (qui s'éloigne de la sphère
"Rammsteinienne"), ils découvriront un album
qui est un modèle du genre en matière de musique
médiévale, et offre un peu de sang frais à
une musique ancestrale qui méritait un beau come-back.
Une nouvelle voie s'offre aux temps anciens ! On s'en réjouit
!
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