Ces soirs-là, nous n'y étions pas. Où étions
nous donc en mai et juin 2003, lors de la tournée de Lo'Jo?
Dans d'autres salles pour applaudir d'autres artistes ? Assis
à la terrasse d'un café ? Vautrés dans nos
canapés à regarder le petit écran ? Allongés
dans un hamac en rêvassant ? Perdus dans des aventures romanesques
ou acharnées sur nos poignées de console ?
Pour nous pardonner de notre impardonnable absence, Lo'Jo nous
offre pour la première fois sa musique enregistrée
en public. La quintessence de leur folle créativité
et de leur farouche indépendance. Dix-sept titres piochés
au travers de quatre de leurs albums, Fils de Zamal, Mojo
radio, Bohème
de Cristal et L'Une
des Siens plus deux titres inédits, Invitation et Cada
hombre.
Mélangeant sonorités des quatre points cardinaux,
la musique prend une saveur imposante sur scène. Denis
Péan, poète philosophe, distille ses rimes avec
chaleur, les surs Nid-El-Mourid chantent à l'unisson
un imaginaire nomade que traversent le violon de Richard Bourreau
et les percussions de Mathieu Rousseau, sous les basses attentives
de Kham. De l'émotion en solo de Denis Péan au piano
et au chant sur Mon amour, au swing étoffé du Gangbé
Brass Band de Cotonou sur Señor Calice, en passant par
une superbe version de A l'arène des audacieux, c'est tout
un monde d'humanité qui investit la scène.
Une partie CD Rom nous permet la lecture d'une vidéo sur
Tangito, titre sur lequel une acrobate se lance dans une chorégraphie
élégante et aérienne à la corde lisse.
A écouter en attendant de devenir un de leurs frères
de l'ombre
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