Si Clapton n'a jamais caché son affiliation pour ce bluesman
des années 30, dont il a repris en solo ou en groupes (John
Mayall and the Bluesbreahers, Cream
) plusieurs titres, il
n'avait jamais osé lui dédier la totalité
d'un disque jusqu'à ce Me and Mr Johnson qui annonce la
couleur dès le titre de cet album.
Eric a choisi 14 des 29 morceaux que compte la discographie du
bluesman américain, il s'est entouré de ses compagnons
musiciens habituels : Nathan East, Steve Gadd, Andy Fairweather
Low
plus Billy Preston et du guitariste Doyle Bramhall II
pour cet hommage qui a toutes les saveurs du blues authentique.
En fermant les yeux on pourrait facilement se croire au milieu
d'un de ces honky tonk où Robert jouait et où il
but la bière qui lui fut fatale.
Bien que deux guitaristes en plus d'Eric soient présents,
le clavier de Billy Preston tient une place importante, tout comme
l'harmoniciste Jerry Portnoy qui se partagent de nombreux chorus.
Les 6 cordes sont acoustiques et électriques et suivent
le rythme souvent énergique imposé par Steve Gadd
alors que Clapton glisse quelques slides et solos dont il a le
secret.
A son tour, il immortalise parmi tous ces classiques Love in
vain (enregistré par les Stones en 1969 pour l'album Let
it bleed) et Come on in my kitchen. Mais était-il vraiment
nécessaire de ne faire qu'un disque de reprises, surtout
quand on s'appelle Clapton ? Est-ce un manque de créativité,
une sorte de suite à l'album From the craddle, ou de profiter
de morceaux tombés dans le domaine public ?
Après plusieurs albums où Eric s'ouvrait à
d'autres musiques avec le producteur Simon Climie (qui est toujours
là), God retourne vers ce blues qui le fascine depuis plusieurs
décennies et satisfait tous ses vrais fans et les puristes.
Il profite de l'occasion pour repartir sur les routes et prêcher
le blues dans les grandes salles de concerts.
|