Kaolin vient de l'argile, friable et réfractaire, comme
le rock du groupe du même nom.
Pourtant ces natifs de la montagne chantent la mer en y mettant
du relief. En prenant à la production Dave Fridmann, orfèvre
pour Mercury Rev ou les Flaming Lips ils avaient déjà
de quoi voir venir pour monter les côtes. Mais tout ne s'arrête
pas là, le chant et les mélodies suivent d'eux mêmes.
L'eau est un bien bel élément pur, mais ne justifie
pas qu'il n'y est pas de mélange. Entre le noir et le blanc
(tiens un rien de Coldplay mélangé à du Radiohead
chez ces gens) ils seraient plutôt adeptes du gris, de la
guitare électrique et du bonheur sur le sable ou dans le
pré.
Loin de l'île est une chanson d'amour qui s'enfuie et qui
s'égare par manque d'air avec une grosse obstruction de
batterie pour exprimer les cris. Le disque peut être qualifié
de disque rock français dans sa plus belle acceptation.
Digne d'Eiffel ou d'Elista ces quatre musiciens prennent du galon
entre leur premier et leur second opus, "C'est la vie"
diraient ils dans une chanson car ils vieillissent plutôt
bien et sont confiants dans leur travail.
Les 11 titres s'écoutent plaisamment, Plages et Gazole
très incisif, Cette Roche pour atténuer musicalement
l'effet de malaise mais le confirmer dans les paroles. Touchant
timidement Vide et silence au début de la chanson, ils
prennent souvent le choix artistique de terminer leurs morceaux
à fond la caisse dans un tonnerre de bruit et de fureur.
Un bon album, agrémenté d'un DVD fourre-tout contenant
des clips, des prestations live et le making-of. A réserver
aux fans de rock français qui seraient en manque de vérité
et d'audace.
En
savoir plus sur Kaolin.
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