Limpératrice Marianne revient avec un nouvel album
qui porte très bien son nom car il colle parfaitement à
la voix de la divine.
Le poison dans les cordes vocales, le résidus traînant
dans les veines, elle partage son chant (sang ?) impur avec une
compagnie dâmes sataniques. Ces 10 nouveaux titres,
dune très bonne facture, ont la particularité
dêtre homogènes grâce à la présence
voulue dune ligne directrice mélancolique.
Dans la même conception quune Jane Birkin en France,
Marianne faisait son marché dans la vague branchée
anglo-saxonne et piochait de ci de là des chansons pour
simplement les interpréter ensuite. Là, le choix
des «guest » est tout autre. Ils sont les héritiers,
les descendants logique de la dame.
Voilà donc toute la différence le précédent
opus Kissin Time qui était un disque de réunion
de talents irréguliers (Billy Corgan, Blur, Beck). Le premier
a relever le défi de rendre toute la majesté à
la dame cest Nick Cave. Si lon prend le single Crazy
love et son violon torturé, on peut immédiatement
se dire que Nick et quelques Bad Seeds venu pour loccasion,
nont pas essayé de se faire de largent mais
bien doffrir un joyaux pour Marianne Faithfull, par respect.
Idem avec Damon Albarn (Blur) qui fait de Last song une balade
onirique et féerique proche dun titre du Velvet Underground
avec Nico.
Mais il reste une princesse, une postulante à la place
de divine, un successeur sur le trône quand le poison de
la vie aura fait son travail sur le règne de la toujours
céleste blonde, une femme elle aussi qui ne peut quêtre
sa descendante directe : PJ Harvey. The mystery of love, premier
titre de lalbum permet de voir la soudure quasi-parfaite
entre les deux grandes matérialisations féminines
du rock. Les guitares et les churs plaintifs quaime
utiliser Harvey dans ses propres compositions se trouvent ici
exaltés par la personnalité et le charisme de son
aînée.
Sur cinq titres, cest laccord parfait de ces deux
personnalités très fortes qui font de cette ciguë
un délice à absorber.
La photo de Mondino prise pour la pochette nous permet de voir
Marianne sereine, regardant lobjectif avec une petite fille
allongée sur ses genoux, comme pour prouver que tout nest
quun éternel recommencement.
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