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Artaud.

Bflat / Discograph - Jazz Electro.

Artaud

  1. Element 12
  2. Downtown
  3. Agarta
  4. Evola
  5. Das Verbrechen
  6. Isaac résonnant
  7. Element 1
  8. St Barthelemy
  9. Primo
  10. Bereshit
Les bassistes de jazz français ont décidément des imaginaires étonnants. Après Daniel Yvinek et son Recycling the future, c'est au tour de Vincent Artaud de nous livrer son premier opus, nous faisant ainsi découvrir son univers onirique que certains pourront juger déconcertant.

Ce disque fait office de manifeste, inclassable, on y trouvera des références multiples : le jazz pour son ouverture d'esprit, l'importante rythmique et ses chorus de cuivres, Brian Eno et son occupation de l'espace sonore, la musique contemporaine, Bartok et son utilisation des cordes et Stravinsky pour ses envolées sans retenus et pour finir les musiques électroniques intégrant l'utilisation des technologies modernes. Mais quand on parle de musique électronique, il n'est pas ici question de BPM ou d'infrabass, mais de trames complexes et répétitives qui viennent se mêler à des arrangements de cordes. Les musiciens présents sont des pointures du jazz, Malik Mezzadri à la flûte, Pierrick Pedron au saxophone alto ou Franck Agulhon à la batterie, ou plus connus dans le monde du classique, Eric Dufay au cor, Nicolas Dautricourt au violon ou Jean-Paul Minali Bella à l'alto. Que Vincent Artaud joue de la contrebasse est finalement assez secondaire, c'est le compositeur, le " metteur en son " qui emporte l'adhésion.

Sa musique ressemble à une sculpture (tout à fait à l'image de la photo de la pochette), mais en mouvement permanent. Il n'est pas du genre à sculpter l'air du temps, il est un passager du temps, glanant des idées dans toutes les musiques du XXème siècle. Il en découle une musique mélancolique aux contours alambiqués. Point de mélodies racoleuses, seulement des jingles qui viennent se répéter, des élans romantiques, des histoires à dormir debout, des univers entêtants et de véritables morceaux de bravoure comme St Barthelemy. En ressort aussi une indéniable vision hypnotique (Agarta, Bereshit), des harmonies troubles qui nous font cheminer sur les zones tangentielles du non-retour.

Si vous avez envie d'essayer, n'hésitez pas, il n'est pas courant de rencontrer des œuvres aussi étonnantes, à la fois nouvelles et déjà mâtures.

 


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