Le communiqué de presse présente la musique du
trompettiste Jon Hassell comme "unique, mystérieuse
et hybride, à la fois ancienne et numérique, composée
et improvisée, orientale et occidentale." En un mot,
inclassable.
Voilà en effet plus de vingt ans que ce globe-trotter
musical réalise des disques qui sortent des sentiers battus
et propose des idées novatrices qui ont bien souvent été
intégrées dans bon nombre de productions. Il est,
à juste titre, considéré comme le précurseur
de l'électrojazz et ce n'est pas le fruit du hasard si
les trompettistes européens de la nouvelle génération,
Erik Truffaz, Nils Petter Molvaer, ne jurent que par lui.
Maarifa Street Magic Realism 2 est le prolongement d'un enregistrement
réalisé en 1983. Jon Hassell a utilisé des
parties enregistrées en concert et peaufiné le tout
par un travail minutieux en studio. Des basses profondes sur des
tempos lents et nous voilà transformés en auditeurs
contemplatifs, hypnotisés par ces morceaux.
Même si l'attention tombe un moment, laissant planer un
sentiment de monotonie, l'oreille reste le plus souvent en éveil.
La trompette s'entoure d'un halo ouaté, des invités
apportent leur concours à cet enregistrement qui nous renvoie
au jazz fusion des seventies, Dhafer Youssef à la voix
et à l'oud sur trois titres, le percussionniste Abdou Mboup
et le trompettiste sarde Paolo Fresu pour un somptueux échange
sur Open secret.
Inlassablement, Jon Hassell continue à tracer un sillon
vraiment original et signe là une uvre mystique.
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