Dès ses débuts, la formation francilienne Lab°
s'est fait cataloguer dub, peut être parce qu'elle a émergé
à la même époque que des Zenzile ou des High
Tone mais, même si une certaine base rythmique, une approche
purement instrumentale et un traitement du son peuvent s'apparenter
à ce courant, Lab° n'a cessé au cours de ses
trois précédents opus d'évoluer et de se
détacher de cette étiquette. Et ce n'est pas ce
nouvel album qui changera la donne.
Enregistré en 20 jours dans le sud ouest de la France,
ces 14 morceaux ne sont donc le reflet que d'un instant, l'improvisation
ayant été de mise. On retrouve donc toute l'énergie
frénétique du groupe sur scène avec des pérégrinations
noisy-rock voire hardcore par soubresauts (cf Encoprésie)
avec un esthétisme toujours proche de l'univers cinématographique.
On imagine déjà et on s'impatiente de découvrir
l'univers visuel qui sera développé sur la nouvelle
tournée puisque le groupe se déplace toujours avec
une VJ.
Les thèmes musicaux de Müs restent très noirs,
lentes montées rythmiques, interventions stridentes ou
inquiétantes des guitares et des samples, lancinantes mélodies.
Seuls certains morceaux chantés peuvent éclaircir
temporairement l'univers.
Müs rappelle parfois les débuts de Mogwaï ou
d'autres formations proches du post-rock. Un album qui confirme
en tous cas le talent du groupe mais qui le confine dans un style
difficile d'accès. Une authenticité toutefois assez
rare pour être saluée !
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