Encore une fois, le combo islandais bluffe son monde. Etrange
concept que ce groupe
Découvert en 1999 avec l'album
Agaetis Byrjun, il fait partie depuis de cette petite frange impalpable
de groupes qui proposent une musique éthérée,
expérimentale et qui a cette faculté de transcender
l'auditeur.
Touché en son plus profond, il ira s'en remettre à
de multiples rêveries et jamais, il n'en ressortira indemne.
Jamais. Pour l'amour de je ne sais quelle musique. Inclassable.
Dès l'ouverture de Takk, cette atmosphère chère
aux islandais se répand crescendo comme en témoigne
le magistral Glosoli expédiant le mortel pour six minutes
d'une succulente odyssée. A l'écoute de cet exploit
musical, on pourrait croire que tout est mathématisé,
réfléchi...
Eh bien détrompons-nous. Comme le mentionnait Kjartan
Sveinsson (piano, flûte), la musique de Sigur Ros est un
élan créatif spontané qui puise dans cette
terre islandaise qui a enfanté, excusez du peu, une certaine
Bjork. Eloigné des mégalopoles européennes
ce petit pays serait-il extra-terrestre ?
Hoppipong et son thème au piano, non s'en rappeler le
précédent opus "( )", continue de nous
faire longer les fjords avec ce même onirisme.Souvent implorantes,
les voix pures, lointaines, lyriques nous poussent à décoller.
Où ? Cela importe peu, chacun composera sa destination
suivant son état au moment de l'écoute.
Alors que l'on commence à se laisser bercer par les sonorités
délicates du vibraphone de Se lest, c'est la montée
en puissance et l'emballement des guitares de Sorglopur qui nous
réveille, comme si une tempête s'apprêtait
à faire rage sur les côtes du petit état insulaire.
Andvari, rythmiquement proche d'un Radiohead période OK
Computer, pose les quelques dernières minutes du disque
où l'on voit un groupe se cacher derrière sa musique,
faire corps avec, faire l'amour avec, sans jamais simuler.
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