Depuis quelques mois, à la faveur d'un matraquage cathodique
visant à rendre dynamique et rajeunir l'image d'une marque
de voiture française on ne peut plus vieillissante, un
morceau imparable a immanquablement trotté, ne serait-ce
qu'une fois, dans chacun de nos crânes. Une voiture qui
se transforme en robot pour mieux se déhancher, ça
vous dit quelque chose ?
La bande son de ce spot publicitaire si entêtant qu'il
en devient horripilant, c'est Jacques Lu Cont qui l'a composée,
musicien électro anglais dissimulé sous un pseudonyme
étrange : Les Rythmes Digitales. Le marketing aidant, son
album Darkdancer sur lequel figurait le fameux morceau est ressorti
en septembre dernier, six ans après sa première
édition en 1999. L'occasion de redécouvrir un manifeste
de la musique électro, passé alors inaperçu.
Une occasion en or car Jacques est aussi le producteur/compositeur
du dernier
Madonna (ça aide).
Sur cette bible se côtoient tous les courants historiques
de la dance music, traités pour l'occasion sur un mode
rétro, avec une sonorité made in 80's. Pop acidulée,
house, funk-électro
tout est passé au crible
d'un appétit musical dévastateur, qui revisite tous
les codes du genre sans jamais oublier de soigner ses mélodies.
Et lorsque Jacques Lu Cont convie le vétéran Nick
Kershaw a poser son chant suave sur Sometimes, morceau doux et
sucré qui tranche avec la gaieté frémissante
des tubes en puissance que sont Jacques your body (l'hymne Citroën)
ou Music makes you lose control.
Agrémentée d'une galette de remix qui n'apporte
rien aux originaux, cette réédition exhale certes
de mauvais effluves de coup médiatique, mais redonne un
éclairage à un opus qui le mérite
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