Red Garland était une brute au cur tendre, après
avoir raccroché ses gants de boxe il se lança dans
une carrière de pianiste qui le conduisit entre 1955 et
1958 à participer au premier grand quintet formé
par Miles Davis. Puis il publia des disques sous son propre nom
avant de s'éteindre en 1984.
Retrouvons le un soir du 2 octobre 1959 sur la scène du
club new yorkais : The Prelude, accompagné par Charles
" Specs " Wright à la batterie ainsi que Jimmy
Rowser à la basse. Sa sensibilité musicale lui permettait
de développer un registre éclectique où les
ballades, les classiques du jazz, le be bop et le blues faisaient
bon ménage. Son touché de notes unique est depuis
devenu une référence pour bon nombre de pianistes
de jazz qui apprécient sa rapidité et son attaque
puissante tout en conservant son toucher cristallin.
Ce double album est le parfait reflet de cette soirée
brumeuse, on y retrouve les quatre sets que donnèrent le
trio avec en bonus quelques titres qui n'avaient jamais été
publiés jusqu'à présent. On s'y délecte
de standards signés par Duke Ellington, Gershwin, Count
Basie ainsi que la composition qu'il immortalisa avec Miles :
Bye bye blackbird
Heureusement que ce soir là l'ingénieur
du son Rudy Van Gelder eut la riche idée de laisser tourner
un enregistreur du début à la fin et que plus de
quarante années après les notes du pianiste n'ont
pas subi les attaques du temps. Un grand moment.
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