Ce qu'on appelle
le slam j'appelle ça l'a capella, depuis longtemps j'adorais
faire ça, rapper sans musique. Mais quand j'ai vu le slam
je me suis littéralement plongé dedans. J'ai été
frappé par l'écoute qu'il y a dans ce milieu. Il y
a une plage de 3 à 5 minutes par Chaque personne se voit
offert une plage de 3 à 5 minutes personne pour s'exprimer
librement. Il y a une véritable circulation de la parole
et un vrai respect des mots. D'ailleurs ça m'a aussi réconcilié
avec le rap, les rappeurs qui viennent en scène slam ont
un rapport au texte très sain, force est de constater que
dans le milieu du disque ça s'est raréfié !
Tu
te produis avec deux slameurs parisiens au sein du collectif SM
58.
C'est exact, avec Félix Jousserand fondateur des éditions
Spoke et Nada à la plume précise et incisive, on tourne
fréquemment sur les scènes de la capitale et françaises.
Ils ont tous les deux des univers que j'apprécie et en plus
on se complète bien tous les trois !
L'album
Contes inéffables est basé sur le thème
de la schizophrénie à travers six personnages,
qui sont ils ?
Il y a D'1, D Blatt, Low D, D Click, D', tous ces personnages
sont le reflet de nos personnalités complexes et c'est
aussi un concept artistique amusant. Rajouter des voix avec
des personnalités qui ont chacune leurs expressions propres
et donc des styles d'écriture différents. Quand
on me propose un instru, j'imagine les voix que je pourrai mettre
dessus, ça m'éclate ! C'est un moyen d'exprimer
les différentes facettes de ma personnalité. |
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"Un
conteur d'histoire ce n'est pas bien méchant !", tu
te positionnes en tant que narrateur d'histoire au long de ton album
qui dénonce assez violemment tous les manipulateurs du verbe.
Oui , je prends du recul par rapport aux opinions que je livre.
C'est ce que j'explique dans le titre " Contes inéffables
". Un morceau est efficace à mon sens quand il suscite
des polémiques, les opinions et les avis que je donne peuvent
et même doivent être discutés ! Le titre même
de cet album, par son double sens, traduit ma vision des choses.
Je mets l'accent sur la manipulations des gens et sur leur propres
désillusions.
Les
sons sont quant à eux assez sombres, on trouve des rythmiques
lourdes et lancinantes, qui sont tes compositeurs et comment tu
travailles avec eux ?
Mes sons ont été faits par : Kaddi Prod, Gystérieux,
Totty ( DJ de Kabal), Da One, Professor K, Yed. Mes textes ont été
écrits en fonction des musiques que l'on me proposait comme
Râleur ou Il fallait, sauf pour Créol qui est une adaptation
d'un texte écrit pour la pièce MalcomX. J'avais envie
d'un travail dans la musicalité et la recherche rythmique
entre les mots et les sons. Pour cet album on avait préparé
45 morceaux, si j'avais pu j'aurais fait un triple album !!
J'ai choisi les musiques en fonction de leur spécificité,
aucune ne se ressemble, elles reflètent toutes un univers
qui leur est propre. Dans l'ensemble c'est chargé d'émotions,
c'est du rap tonique !
Tu
as sorti pour cette occasion un livre paru chez les éditions
Spoke qui comprend une nouvelle La Bulle ainsi que quelques textes
inédits ou extraits de ton album.
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