Rencontre
avec Fred Franchitti et Manu Baroux.
Avec
le name dropping de Rock Music, pensez-vous encore qu'il y ait un
critique qui puisse dire du mal de vous ?
Manu : Je pense que c'est plutôt le contraire ! C'est à
dire que c'est plutôt risqué d'énoncer tous
ces groupes.
Vous
faites partie de la famille !
Fred : Il y a un peu de ça effectivement ! L'hommage
rendu à la culture anglo-saxonne. Je suis allé
sur le blog de David Abiker qui travaille à Arrêt
sur Image, il y dit que notre disque devrait être prescrit
par la sécurité sociale. Sur le forum tu as
tous les branchouillés de son entourage qui répondent
" Ce groupe est à chier " etc
Là
tu te dis que le mec ne peut même pas dire ce qu'il
pense sur un groupe qui ne fait pas l'unanimité dans
son milieu. Il y aura toujours quelqu'un qui va s'esclaffer
de ce que nous faisons. En tous cas il aime bien, ce qui prouve
qu'il a bon goût et donc merci à lui (rire) !
Faut-il
avoir la carte pour se retrouver propulser dans les groupes
In ?
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Manu : Oui mais
si tu commences à la chercher tu l'as dans le cul !
Fred : Si tu te mets à vendre des millions de disques on
te la donne automatiquement. Aston n'a pas la carte et n'en vend
pas. Ce n'est pas évident à avouer ! L'essentiel est
de faire un petit peu ce qu'on a envie de faire et comme on en a
envie. De Jour Comme de Nuit, par rapport aux albums précédents,
a de bons échos pratiquement partout. Les Inrocks ont même
fait une critique élogieuse ! J'aurais presque souhaité
qu'un ringard comme Philippe Manuvre dise " Merde ce
disque est nul " ! Quelqu'un qui se prétend le pape
de la critique rock et qui raconte qu'il a passé la nuit
entière avec Lemmy, le chanteur de Motörhead, alors
que Lemmy ne sait même pas qui est ce type !
Vous
chantez I wanna play rock music alors est-ce qu'avec De jour comme
de nuit c'est définitivement le cas ?
Fred : " I wanna play rock music " c'est aussi : "
Laissez nous faire d'autres disques " ! J'entends pour tous
ceux qui veulent faire des albums aujourd'hui. C'est le message
sous-jacent derrière le titre léger. C'est permettez-nous
de faire de la musique en achetant notre album. En faisant cet acte
militant d'acheter l'objet.
N'êtes-vous
pas comme Bertignac à la limite de dire que votre album pourrait
être un matériel promotionnel pour faire venir les
gens à vos concerts ?
Manu : On ne peut pas aller jusque là car sinon pourquoi
on se ferait chier pendant des mois à écrire des chansons.
Dans ce cas là tu sors un single ou tu fais comme des artistes
qui n'ont pas d'actualité mais qui sont dans tous les médias.
Tu ne peux pas dévaloriser le disque. En plus si tu vas sur
scène pour jouer sempiternellement les mêmes morceaux
tout le monde va s'emmerder. Sinon, tu peux aussi les jouer et ne
jamais les enregistrer.
Fred : Alors là c'est le luxe suprême ! (rire) Bertignac
peut se permettre de dire ça car il est plein d'oseille.
C'est sympa d'avoir ce type de pensées mais il peut se le
permettre lui, pas les autres ! Pas la majorité ! Tu sais,
on m'a expliqué que Dominique Sonic, qui est quand même
une pointure, une figure du rock alternatif, est au fin fond de
la Bretagne avec le RMI. Le gars était sur les couvertures
de Best, Rock & Folk et là il donne des concerts guitare-voix
dans des MJC.
Regarde-moi,
c'est justement ce qui arrive quand on aime cette musique et qu'on
traîne trop tard aux bars des salles de concert ou dans un
bus de tournée ?
Suite
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