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Photos : J. Knaeppen et Christian Deblanc.

 

 



Il y a quelques semaines, le pianiste italien Stefano Bollani était de passage en Belgique pour un concert en solo au Flagey. L'occasion unique de rencontrer, quelques heures avant son concert, cet humaniste pétri d'humour et de bonne humeur.

Venez-vous d'une famille de musiciens ?
Non pas vraiment, mais mon père écoutait de la pop ainsi que Sinatra et Dean Martin. C'est dans cette musique que j'ai été élevé.

Dès lors, comment êtes-vous devenu musicien ?

J'ai décidé à l'âge de six ans de devenir chanteur. Mais mes parents m'ont conseillé de commencer par l'étude du piano. A douze ans, j'étais fan de Renato Carosone, un pianiste de ragtime et de boggie mais surtout le compositeur de " Tu vuo fa l'americano" (repris par Dany brillant en français). Je lui ai envoyé une cassette où j'interprétais ses compositions et il m'a répondu que c'était bien mais que je ferai mieux d'écouter du jazz et du blues. Aussitôt dit, aussitôt fait. J'ai écouté du Parker, du Coltrane et tout le jazz des années 50.C'était drôle ! Un ado qui écoute Parker alors que ses copains étaient branchés sur Duran Duran.

Du piano à la scène ?

A 15 ans, j'ai commencé à jouer avec des gens plus âgés que moi. J'ai terminé le conservatoire et ai accompagné dans toute l'Europe un chanteur de rap italien très connu. Mais ce n'était pas vraiment ma musique. C'est alors que j'ai rencontré le trompettiste Enrico Rava qui a l'âge de mon père. Il m'a dit que je n'avais pas besoin de jouer ce répertoire. Que ce n'était pas ma famille. J'ai donc stoppé et depuis cette rencontre, je n'ai plus jamais joué une musique qui ne me plaisait pas. Grande et sage décision.

Vous semblez toujours en forme sur scène. D'où tenez-vous cette bonne humeur ?
De la chance que j'ai eue jusqu'ici dans ma vie. La musique est un plaisir énorme et il existe peu de métiers où on est payé pour faire ce qu'on aime. Peu de gens ont la chance de s'amuser en travaillant. Pour moi, c'est un devoir de transmettre cette bonne humeur et ce bonheur. Je ne comprend pas toujours la "tête sérieuse "de certains jazzmen.

Etes-vous ainsi dans la vie ?
Je pense et j'espère en toute modestie que ma musique est à mon image.

Il y a quelque chose de Roberto Bellini dans vos concerts !
Jolie comparaison qui me flatte. Beaucoup de journalistes en Italie n'apprécient pas ma façon de me présenter même s'ils aiment ma musique. Mais ce n'est pas grave car on ne peut pas plaire à tout le monde. Personnellement, même si j'aime la gaieté, je peux aussi apprécier des musiciens aussi "sérieux" que Miles Davis. Mais pour les puristes du jazz, la musique doit souvent être sinistre et aussi "constipée" que la musique contemporaine.

Comment avez-vous découvert Les Fleurs Bleues de Queneau, thème de votre premier album ?

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