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L'Interview.

Est-ce que tu as l'impression d'être une espèce d'alien en Australie. Je veux dire par là que personne ne sonne comme toi là-bas, non ?
Je crois surtout que ce qui fait que nous avons ce son si particulier est que nous jouons depuis longtemps ensemble, que nous savons où aller et comment y aller. En Australie, c'est un peu la valse des groupes, qui se font et se défont en un temps record…

Oui, mais de telles influences, manifestement country, même si tu t'en éloignes par une personnification évidente, ne doivent pas être monnaie courante, à Melbourne, d'où tu viens ?
Oui, c'est avant tout la ville de The Church, de Nick Cave et de ce type de formations un peu plus "réfléchies" musicalement que ce que nous pouvons représenter de prime abord.

Cet album, Big Black Guitar, est d'une qualité et d'une richesse telles qu'on a du mal à l'imaginer comme premier jet, même si tu n'as que 26 ans… Je suppose que tu as fait d'autres choses auparavant, right ?
Avant, on s'appelait The Blue Velvet et ce premier album sous le nom de Dan Brodie & The Broken Arrows, nom évidemment choisi en hommage à Neil Young, doit être notre quatrième enregistrement au total. Juste avant, nous avions déjà enregistré un EP sous cette appellation et, depuis, nous en avons enregistré un autre ; je commence à me demander si je ne suis pas de la race des songwriters prolifiques (rires) !…

Je suppose que, s'il y a eu changement de nom du groupe, c'est qu'il y a eu aussi changement d'orientation musicale…
Oui, plutôt… Vers l'âge de 20 ans, j'ai commencé à m'intéresser à des gens comme Bob Dylan. De son côté, Chris (ndr : qui l'accompagne dans ce premier périple Européen, silencieux mais intéressé par l'entretien) s'est mis à jouer avec des instruments plus traditionnels. Notre son a évolué progressivement au fur et à mesure que nous découvrions tous ces songwriters. On a toujours eu une base très rock & roll, d'ailleurs notre prochain album y retournera plus clairement que Big Black Guitar, mais il est vrai que l'apport massif de la slide par exemple a coloré ce disque de façon assez country et roots.

Alors qu'il n'avait que 22 ans, Jim Morrison disait qu'il était déjà trop vieux pour faire du rock. As-tu l'impression d'avoir le même feu en train de se consumer en toi, que c'est maintenant ou jamais ?
Je ne sais pas, c'est difficile à dire. Car je sens effectivement comme une poussée, forte et incandescente, de moi vers l'extérieur. Mais en même temps, je me vois bien dans 30 ans, toujours sur scène, avec ma guitare… J'ai vu un concert de Neil Young, à New York, l'année dernière et, franchement, ce mec a toujours le feu sacré. Je ne crois pas que ce soit une question d'âge ou même de résistance, mais plutôt d'état d'esprit. Neil Young est toujours à 100%, il n'est pas une caricature de ce qu'il a été à une époque, ni un de ces types qui se croit obligé de transformer ses concerts en best of aseptisé. J'aspire à garder une telle fraîcheur d'esprit…

Musicalement parlant, dirais-tu que Big Black Guitar correspond à une sorte de majorité, un passage à l'âge adulte ?…

Suite.

 


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