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Alain Caron Interview.

Paris, le 25/09/2000

Quel est votre parcours ?

Je suis le dernier d'une grande famille de fermier. Il y avait des instruments de musique à la maison. Ma mère, mes frères et mes sœurs jouaient. J'ai commencé la guitare à 6 ans, à 11 ans j'ai gagné un concours amateur dans mon village puis un autre régional, en apprenant la musique tout seul.
De fil en aiguille, j'ai remplacé un jour un bassiste absent et à 14 ans mes parents très compréhensifs m'ont laissé faire mon choix. Je les remercie car sans eux je pense que je n'aurais pas fait tout ça. Ils m'ont toujours soutenu.
Je trouve que les jeunes aujourd'hui sont chanceux de pouvoir apprendre dans des écoles. Comparativement il y a 15 ans, on n'y enseignait que la musique populaire, classique, maintenant le jazz est connu et reconnu, il n'est plus barbare ! On retrouve les mêmes ingrédients avec des formules différentes mais ils se rejoignent tous : Bach, Ravel, Bill Evans, Vence Mendoza … Les écoles donnent les outils pour se développer individuellement.

Comment votre nouvel album a-t-il été reçu au Canada ?

Call me Al est sorti en juin au Canada et a été très bien reçu au niveau de l'écriture, de sa maturité et d'une bonne maîtrise de la production. Ce n'est pas un album de bassiste mais de musique. Je ne mets pas pour autant la basse de coté, au contraire, j'adore la basse, mon jeu s'améliore même. Plus j'étudie la musique plus je comprend le rôle de la basse même quand je fais des chorus bien que je ne veuille pas ne me limiter qu'à cela. J'aime bien la basse et j'aime son rôle de soutien mais d'un autre coté je veux développer l'écriture.

Pour l'écriture de Call me Al je me suis avant tout servi de ma tête puis de mon piano. En fait j'amène le stade de l'écriture dans ma tête le plus loin possible parce que c'est là que l'univers du morceau se crée. J'ai réalisé que si je vais trop loin au piano, à l'ordinateur ou à la basse, l'idée originale se perd. Tandis que lorsqu'on se concentre sur une mélodie, un groove ou la structure du morceau, on peut imaginer beaucoup plus de choses. D'ailleurs, j'ai développé quelques techniques pour y arriver, le talent seul n'ai pas suffisant. J'essaie plutôt de développer l'espace intérieur.

C'est très psychologique comme approche de la musique ?

Non ! Je crois qu'avant de parler il faut penser, pour la musique c'est la même chose. J'ai écrit certains morceaux en 15 minutes parce que j'y avais beaucoup pensé avant. Avez-vous déjà fait une conférence? Et bien, il vaut mieux y penser et la préparer avant. J'admire les hommes politiques pour ça, parce qu'ils savent exposer le punch de leurs messages en proposant un point négatif qui est tout de suite remplacé par un point positif. La musique est un peu comparable, il faut connaître le point fort du morceau et savoir comment le mettre en évidence, la difficulté est là !

Suite de l'interview.

 


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