Tout
sera comme Avant n'est il pas un album d'exilé qui se souvient
de ses origines ?
Hou là ! C'est une interprétation qui me change
de ce que j'entends toute la journée. Je ne sais pas. Si
c'était le cas ce ne serait pas autobiographique car vivant
à Bruxelles je ne peux pas prétendre vivre au bout
du monde
bien que (rire). Il y a pas mal de thèmes
du retour dans le disque, de la place
c'est assez géographique
comme album.
D'ailleurs
au sujet de l'album, il semble menacé de mélancolie
pour parfois décoller et prendre des tournures orageuses
comme avec Pendant que les enfants jouent ?
J'aime
bien l'électricité alors que je suis astratéphobe.
C'est bizarre qu'un mec qui a la phobie des orages puisse
jouer avec le courant électrique. C'est une attirance
à travers sa phobie. Je voulais que le disque soit
escarpé, qu'il ait un peu de relief pour contrebalancer
le fait que je suis un gars de plaine. En musique j'ai tendance
à aimer quand c'est plat, il me faut lutter contre
cet état de fait. Quand certaines chansons s'y prêtent
je ne me défile jamais car quelques torsions sont toujours
les bienvenues sur un disque. Je sais que je suis meilleur
dans le registre de chansons calmes et diluées mais
tout ce qui est énergique je le prends par envie. |
|
C'est
un album qui s'affirme et ne se cache plus comme cela avait pu
être le cas dans ton passé ?
Je ne réfléchis pas trop à tout ça
quand j'écris des chansons, j'essaie juste d'être
clair. Peut être est ce dû au fait que je raconte
les choses plus clairement. Je me considère franchement
dans un rôle d'interprète narrateur. Il n'y a pas
chez moi de tentation autobiographique, ou alors quand il y en
a ce n'est vraiment pas assumé (rire). Ce que j'aime aussi
c'est de coder mes chansons, Le Départ des Ombres peut
paraître ésotérique mais au moment de l'écriture
j'essaie juste de suivre un truc dans ma tête, que j'oublie
en suite, je ne me souviens plus quel parti pris je voulais assumer
mais le plus important c'est que c'était clair au moment
où je l'ai fait. Après quand je chante la chanson
je n'ai pas de soucis de cohérence.
La
musique reste intuitive pour toi ?
J'avance effectivement à tâtons vu que je n'écris
pas la musique. Quand je fais un accord, il n'y en a pas un autre
qui se dessine, ce sont des hasards qui me font arrêter
à un moment donné quand mes doigts courent sur le
clavier. Il faut que je capte rapidement un bon truc pour m'en
servir de base.
La
collaboration avec Jean Lamoot (Noir Désir, Bashung, Zebda...)
a t'elle ouvert d'autres horizons pour toi ?
Ce n'est pas seulement Jean, c'est aussi Arnaud Devos, Jean-Louis
Solans, Simon Edwards et Martyn Barker. Ils fonctionnent vraiment
comme un groupe qui a un univers musical cohérent et marqué.
Leur présence a permis à mes chansons de sonner
différemment. Il y a plein d'instruments asiatiques par
exemple. Collaborer avec eux m'a permis de m'ouvrir sur plein
d'autres choses. En même temps cela ferme une porte d'une
ambiance musicale, car tu te dois en tant qu'artiste d'aller faire
le tour du propriétaire avec d'autres personnes pour un
futur projet.
Il
y a beaucoup de thèmes dans tes dernières chansons
qui approchent la paternité ?
Suite
|