Ce n'est pas
un but en soi ! Même si j'ai eu l'honneur d'accompagner un
grand musicien comme Marsalis. Ce fut renversant pour moi. Mais
Marsalis n'est même plus américain mais mondial.
Pensez-vous
passer un jour sur une major ?
Des contacts ont été pris avec quelques grandes firmes
y compris internationales. Mais je ne suis pas encore assez connu
sur la scène mondiale pour défendre mes droits dans
la conclusion du contrat. Si j'accepte maintenant leurs conditions,
je risque de perdre ma liberté pour des contraintes financières
et de marketing. Il faut être prudent dans la carrière.
Et pour l'instant, notre système d'auto-production fonctionne
bien.
Que
pensez vous d'une chanteuse comme Diana Krall ?
En tant
que musicien, je me dois de la respecter car je pense qu'elle
travaille beaucoup. Malgré le coté show-biz,
elle doit être honnête car ses productions sont
bien faites. Enfin, elle a ouvert des portes à d'autres
musiciens et à d'autres publics par son coté
pop-star.
Pourquoi
faites-vous de la musique ?
Parce que c'est un langage universel que tout le monde comprend.
Beaucoup de musiciens oublient que c'est un langage et se
perdent dans des exercices de style. Moi je dois savoir comme
un technicien créer le morceau mais c'est la musique
seule qui transmettra mes émotions. Voilà pourquoi
je fais de la musique.
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Que
pensez-vous apporter au jazz qui a déjà créé
tant de modes ?
La conversation. Je reçois des messages de gens qui me disent
aimer It's gone, que certains morceaux leur rappellent des choses
ou leur permettent de réfléchir.
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A six
ans, je ne comprenais rien à Mozart au niveau musical.
Et vingt ans plus tard, je suis toujours subjugué par
la profondeur de cette musique. C'est la différence
entre la musique universelle et celle qui est faite uniquement
au niveau technique pour les études des musiciens.
Je ne compose ni pour moi, ni pour le public exactement mais
pour laisser la musique traduire mes émotions.
Peut-on
avoir des complexes par rapport aux grands du jazz ?
Non car je ne veux pas me mesurer à eux sauf au niveau
technique. C'est un travail de plusieurs heures par jour mais
c'est la seule chose qu'on peut apprendre. Je joue probablement
mieux du piano que Tom Waits et pourtant ce musicien dépasse
tout le monde quand il s'agit de laisser passer des émotions.
Mon but n'est pas de devenir un grand pianiste même
si je travaille beaucoup pour me libérer des contraintes
de la composition en possédant bien les techniques.
Mais je ne veux pas être meilleur que les autres.
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Vos
albums et vos tournées marchent bien. Ressentez-vous une
pression ?
Suite
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