Non je ne
pense pas. Il est prouvé que les campagnes de publicité
n'ont jamais fait vendre un mauvais album. Elle décide
certainement toujours de ce qu'elle veut faire contrairement à
ce qu¹on peut imaginer. Bien sûr, si elle s'éloigne
demain trop loin de son style, les compagnies de disques lui laisseront
l'occasion de le faire probablement une ou deux fois. Mais je
ne pense pas qu'elle le fasse même si je souhaiterais l'entendre
dans un autre registre.
L'artiste
de jazz est toujours libre. Un artiste qui marche soutient la
compagnie, pas le contraire. La presse et la pub aident un artiste
en évolution. N'oublions jamais qu'en jazz, la musique
est la vraie Star et qu'elle se joue en groupe !
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Que
pensez-vous de la place du jazz dans la musique actuelle
?
Le public n'est plus habitué au jazz. On n'en voit
plus beaucoup dans les émissions de télévision
car il est trop éloigné de ce que veulent
les producteurs d'émissions, qui souvent méprisent
le jazz.
Quand l'animateur Patrick Sébastien dit en primetime
qu'il y a une heure pour entendre sa musique et une autre
pour écouter du jazz en citant Michel Jonasz comme
exemple, on imagine aisément, malgré toute
l'estime que j'ai pour Michel Jonasz, combien je dois ressembler
à un extra terrestre avec ma musique.
Vous
allez fêter prochainement le dixième anniversaire
de votre collaboration avec Diederik Wissels (le 21 février
2003) ?
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En réalité
c'est le onzième mais onze cela ne faisait pas bien sur
l'affiche (Sic).
Diederik est un pianiste qui m'étonne toujours que ce soit
sur disque ou en concert. C'est avec plaisir que nous faisons
ce concert dans le temple de la culture flamande à Bruxelles
: l'Ancienne Belgique, lieu dans lequel j'avais présenté
le projet Baldwin en 88 puis mon album en français l'an
dernier et ce grâce au soutien inconditionnel de son directeur
Jari Demeulemeester.
Comment
fonctionnez-vous avec Diederik Wissels ?
Il compose généralement les musiques et j'y pose
les paroles, parfois de nombreux mois plus tard. Notre cohésion
est totale. Quand à mon tour, j'écris de la musique,
c¹est toujours en pensant à lui.
Nous
essayons de nous étonner lors de nos concerts ou dans nos
enregistrements. Je suis quelqu'un qui s'ennuie assez vite et
je souhaite toujours me surprendre en étant capable de
modifier les choses avec les mêmes données.
Depuis que
j'ai décidé de devenir chanteur, c'est à
dire vers l'âge de cinq ans, j'ai toujours voulu m'étonner,
être diffèrent des autres. Je n'aurais jamais pu
supporter d'être dans l'ombre de quelqu'un.
Aujourd'hui je me sens bien et n'accepte plus de faire ce qui
me pèse. J'essaie de faire ma musique et c'est déjà
bien.
Personne
n'est dans l'ombre de David Linx ?
Non je ne crois pas. Ils ont déjà assez de difficultés
avec ma musique !
Quels
chanteurs écoutez-vous ?
Peu car j'ai toujours été attiré par les
voix féminines comme celle d'Ella Fitzgerald qui a été
la voix que j'ai aimé le plus travailler quand j'étais
enfant. Sinon Ray Charles au début pour son coté
soul mais le seul chanteur qui m'ait réellement influencé
est Mark Murphy. Caetano Veloso et Abdelhalim Hafez font aussi
partie de mes préférés.
Et
comme chanteuses?
Betty Carter reste pour moi la plus grande chanteuse de jazz,
Ella que j'ai déjà cité, la chanteuse portugaise
Maria Joao pour son originalité (j'avoue en être
fan), Cassandra Wilson pour l'atmosphère qu'elle développe,
Shirley Horn et Joni Mitchell. Mais je pense que le plus grand
vocaliste reste Miles Davis !
Et
en variété ?
Suite
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