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Cette identité, c’est ce que nous avons cultivé en premier. C’était une idée obsessionnelle, ne pas faire comme les autres, c’était un défi tout à fait adolescent à l’époque mais qui a perduré. Ne pas faire comme les autres, ne pas être à la mode, par provocation, être soi-même pour forger son propre style, et refuser l’aseptisation et l’uniformisation de la musique que l’on sentait déjà venir à l’époque. Se faire valoir à travers sa différence, ça c’était Lo’Jo.
Et même si Lo’Jo a une histoire déjà ancienne, cette différence ne s’est jamais rompue dans le sens où Richard (Richard Bourreau est le violoniste) et moi qui sommes les deux derniers membres originels, nous avons toujours tenu le changement entre les différents visages du groupe à travers le temps. On peut considérer que Lo’Jo est une école puisque nous avons tous appris à jouer à l’intérieur, excepté Richard qui a suivi un cursus tout à fait classique. Lorsque Yamina est arrivée, elle n’avait jamais pratiqué la musique, si ce n’est chantonner chez elle. Maintenant, elle chante bien sûr et joue de plusieurs instruments.

Lo’Jo est une sorte d’école du cirque ?
Une école de musique, une école de la vie dans une dimension presque familiale.

Est-ce qu’il y a un leader ou Lo’Jo est-il un groupe collectif ?
C’est très collectif. Cependant, le fait que je sois le plus ancien me donne un certain poids. Je connais l’histoire, c’est moi qu’on vient le plus souvent interroger parce que je suis le porte-parole, le chanteur. Mais on crée ensemble, on règle ensemble les questions d’administration, les questions de projection sociale de notre musique. Tout le monde est partie prenante, les techniciens, le manager et les six musiciens. Il n’y a aucune prise de position, aucun acte qui peut être décidé par une seule personne.

Comment naît un morceau ?
Je travaille avec un petit harmonium qu’un ami indien m’a rapporté du Rajasthan, j’ai pris l’habitude de composer avec, de définir la trame harmonique, le tempo de base, l’articulation des différentes parties. Je le propose au groupe avec les paroles et nous travaillons à partir de ça. De même, si chacun a une idée musicale, il la concrétise avec son instrument et la soumet aux autres. Tout à coup, on se retrouve être au service de celui qui a eu une idée, avec bienveillance et ouverture d’esprit ; avec cette conception que le point de vue de celui qui est le plus naïf, le moins savant en musique est le bienvenu.

Privilégiez-vous la scène ou les enregistrements ?
On aime les deux. On passe le temps nécessaire en studio pour projeter notre imagination. C’est aussi l’occasion de se dédoubler, d’avoir plusieurs mains et d’inviter des amis comme le guitariste gitan Roberto Satna sur notre dernier CD.

Vos textes sont souvent en décalage, surréalistes. Vous sentez-vous proche de ce mouvement surréaliste et de ses écrivains ?

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