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Julien Lourau en interview.

A la première écoute, ton disque est déroutant, puis au fur et à mesure, on entre dedans et on y découvre une multitude de sons. Est-ce un effet voulu ?

Oui, beaucoup de gens ont eu cette sensation. Les sons électroniques en masquent d'autres qui nous apparaissent après plusieurs écoutes. C'est une musique qu'il faut écouter attentivement.

Tu es en ce moment en tournée en France.

Je ne voulais pas que mon disque soit un événement purement parisien, j'avais envie d'aller jouer partout.

Erik Truffaz, Saint Germain ou Laurent de Wilde cherchent un peu dans la même direction que toi. N'est-ce pas un phénomène de mode ?

Non je pense que le jazz a toujours évolué ; il y a déjà eu une polémique avec le Be-Bop, puis plus tard le Cu-bop, le free… Pour moi, c'est une évolution logique en cette fin de siècle.
Je vais toucher un public plus jeune qui aura entendu ces sons électroniques dans d'autres formes musicales urbaines.

Le saxophone est maintenant un instrument du siècle dernier et je ne peux pas jouer la musique comme il y a cent ans.

Les puristes diront tout de même que ta musique n'est pas du jazz.

Combien en reste-t-il ? De moins en moins, mais la polémique n'est pas nouvelle.

La question intello du jour : William Parker [ contrebassiste new yorkais, membre du quartet de David S. Ware ] a déclaré qu'il n'y avait que deux façons de jouer de la musique ; l'une académique, l'autre, spirituelle ; qu'en penses-tu ?

Je ne suis pas aussi catégorique, j'emploierais un autre langage ; je dirais plutôt classique à la place d'académique. Spirituelle, oui, car toutes les musiques le sont … C'est la grande polémique qu'il y a eut entre Wynton Marsalis et Lester Bowie. Wynton joue le jazz comme une musique classique, Lester étant plus ouvert …

A propos de musiciens, quels sont ceux qui t'ont influencés ?

Dans le désordre je dirais Joe Lovano, Stanley Turrentine, Wayne Shorter … Surtout Wayne Shorter.

Qu'écoutes-tu comme musique ?

En ce moment j'écoute beaucoup de musiques électroniques. Des potes DJ me font des cassettes ou me gravent des CD, des compilations sans nom. J'ai écouté beaucoup de musique yougoslave et j'en écoute toujours.

Suite.

 


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