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A l'époque dans les années 70, d'un gamin angoissé on disait qu'il était un peu pénible et on lui trouvait un truc à faire. On ne s'épanchait pas trop sur les dégâts psychologiques. J'ai perdu mon père à treize ans et je n'ai jamais vu un psy ! Il y a autant de choses qui font que lorsque l'on s'est repris en main, que l'on s'est fait soigner et aider, même médicalement j'entends, on a une vision de la vie qui est un peu plus nuancée. Je me rends compte que tous ces disques que j'ai pu faire m'ont vraiment aidé à rester équilibré.

Par contre vous laissez poindre un éclat d'optimisme dans ce nouveau disque. Je présume que mettre en fin d'album L'amour revient toujours n'est pas anodin ?
L'amour est un cadeau offert par la vie ! J'ai eu la chance de rencontrer ma compagne Gaëlle qui chante avec moi sur ce titre. C'est la personne avec qui je vis, avec qui je partage artistiquement tout ce que j'entreprends. C'est vraiment une relation que j'espérais et qui m'a permis de faire un disque beaucoup plus souriant que " Le Grand Huit ".

Quand vous aviez les pieds dans l'eau au fond de la cave, n'avez-vous pas compris finalement qu'on pardonnait encore moins aux gens ayant connu le succès d'être malheureux ?
C'est pour ça que j'ai toujours considéré ne pas être si malheureux que ça ! Après avoir perdu mon père si jeune je sais que la vie peut mettre des coups très durs. Donc après ça on s'adapte et on comprend les échecs et peut être plus difficilement les succès parce que l'on s'imagine toujours que cela vient toujours des chansons ou de son charisme naturel. Alors que cela peut être aussi une histoire de marketing, de commerce, de pouvoir d'achat. Il y a toute une part de ce métier très aléatoire qui est loin d'être de la poésie. Néanmoins je me sauvegarde de la réalité du commerce en espérant que mes titres peuvent émouvoir. J'essaye de faire des chansons qui passent directement de chez moi à l'auditeur, sans que la maison de disques ne fasse autre chose que de payer gentiment les factures et les musiciens. Je considère qu'il y a beaucoup de musiciens qui ont autant de talent que moi et qui n'ont toujours pas trouvé ce confort artistique. On est constamment sur la brèche dans ce boulot. Ce que j'aime c'est la chanson qui passe d'une vie à l'autre.

Ce qui est frappant c'est que vous avez enfilé tous les clichés du chanteur tourmenté. Ne seriez-vous pas plus rock'n'roll que Johnny ?
Bien plus ! (rire)

Vous étiez reparti vers la BD et ses créatures. Cette BD, c'était vos " idées noires " à vous ?
Je fais toujours une autobiographie dans tout ce que je fais. C'est un gros défaut ! C'est parfois la quintessence de ce que l'on dirait mal en chanson. Je me suis rendu compte en regardant la couverture de Créature terminée que c'était effectivement mon autobiographie noircie. Il me ressemble étrangement ce personnage.

Il est aussi humaniste et idéaliste que moi mais en même temps il est éternel. Il a vécu mille guerres et de ce fait il est très proche des oiseaux, du ciel et des artistes. C'est toujours un peu moi qui me balade dans mes créations. C'était un plaisir au premier degré de pouvoir reprendre une créature mythique comme Frankenstein en me disant que dans un monde aussi commercial ce personnage appartient encore à un citoyen qui veut s'emparer de son histoire. Je ne dois rien à Mary Sheiley sauf mon respect et je trouve ça merveilleux d'avoir pu passer un an et demi avec cette créature.

Cela vous a permis de revenir plus fort en musique ?
D'avoir fait une histoire, un western fantastique ! Cela m'a permis de revenir à la chanson d'amour sans complexe. Je savais pouvoir être à la fois un cow-boy et un chanteur qui peut prendre sa mandoline et jouer sous les balcons. J'aime pouvoir jouer tous les rôles.

Votre passion pour les Comics vient de votre enfance ?

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