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Photos : Xavier

 



Petit entretien improvisé avec Pustule l'ardéchois à la fin de son concert en première partie de Lofofora le 1/10/2003.

Tu as dis sur scène tout à l'heure que c'était la première fois que tu venais à Paris. Est-ce réellement la première fois ou était-ce un " effet de scène " ?
C'est quasiment vrai que c'est la première fois que je monte sur Paris, pour faire un concert. En fait, j'y suis venu il y a 4 ans pour voir des copains qui ont un journal de BD's qui s'appelle le Psychopate et j'étais monté en train avec Bidule. C'était le bordel, ils voulaient pas me laisser monter. J'ai fait un petit concert en comité réduit, il y avait 100/200 personnes, des dessinateurs, donc pas le même univers. Mais c'est vrai par contre que c'est mon premier vrai concert à Paris. Du coup, quand j'ai dit ça à mes copains en Ardèche, ils m'ont dit que ça faisait bizarre quand même.

Ton concert c'est un vrai " one-man show ", entre comédie, musique, et puis aussi propagande...

Ouais, c'est les trois, mais c'est plus que ça : c'est moi. Ce que je dis sur scène je le vis au quotidien. Sur scène, tout à l'heure j'ai dis que j'étais allé devant la prison où était José Bové; c'est quelqu'un que je connais, si on m'a fait venir sur le plateau du Larzac cet été, c'est pas moi qui ai demandé, mais la Confédération Paysanne, et José Bové en particulier, et puis ça fait des années que je fais des concerts de soutien pour la Confédération Paysanne, ce qui fait donc que j'ai un côté super militant, paysan aussi (on se refait pas ! rires), un peu clown, mais aussi punk (mes origines), et puis j'ai une chance incroyable c'est qu'il semblerait que je sois le seul gars en France à me produire tout seul sur la scène punk.

Je viens à Paris, je suis passé par la Bretagne, mais le reste du temps c'est surtout le sud/sud-ouest, et puis là je rencontre une tripotée de punks, pas des faux punks qui se font une crête le samedi soir pour sortir, non, des vrais, qui vivent comme moi dans un camion.

Concernant le combat des intermittents, ne penses-tu pas que si on leur donnait ce qu'ils veulent, il n'y aurait pas des abus ?

Les abus sont déjà là, et nous, au niveau des intermittents, on est d'accord pour qu'il y ait une réforme, mais pas cette réforme-là. Ce que nous demandons c'est que l'audiovisuel se retrouve avec un statut à part, caricaturons la situation : on est 57 000 en France, à peu près, tous confondus. Le problème, c'est qu'à la télévision, il y a 20 % d'intermittents français, et ces 20 % prennent 80 % du budget alloué aux intermittents. Ce qui veut dire que, sur place, une standardiste à France Inter, dans une télévision, ou une femme de ménage sur un plateau télé, est payée en tant qu'intermittente, d'où un problème de définition de l'intermittence.
Moi, tu m'as vu jouer 40 minutes tout à l'heure sur scène mais mon travail ne s'arrête pas au moment où je vais quitter la scène, il est l'avant et l'après, le moment où j'écris toutes les chansons, le temps où j'ai galéré dans des bars, dans la rue pour monter un show, pour que tu puisses me voir aujourd'hui à Paris, et que les parisiens me fassent un accueil génial !

L'histoire, c'est que pour tout ça, on ne peut pas quantifier, eux (les pouvoirs publics) veulent quantifier notre travail, c'est à dire que demain de 8h à 9h, je vais faire une répét, à 9h30, j'écris une chanson, 9h30 à 10h je la mets en forme mais ça ne marche pas comme ça ! Moi pendant un an, je vais écrire, et en ce moment d'ailleurs j'en écris un paquet. Donc nous on est d'accord qu'il y ait une réforme, mais nous on se bat pour continuer à produire de la culture. Si on laisse la culture de la télévision prendre le contrôle, les gens vont vouloir de la culture toute faite, ne vont pas se déplacer, ils vont pas manger mais bouffer de la culture facile, ça rejoint la culture McDo, c'est pareil.

Faut savoir aussi que je ne voulais pas monter à Paris, ça c'est mon côté paysan, ça me faisait chier, j'arrive sur Paris : porte d'auteuil-porte de saint-ouen : une heure et demie, et puis c'est super mal indiqué, je me suis perdu. Paris, ça fonctionne pas pareil, et puis en plus c'est les mêmes qui piquent nos maisons ! (rires)

Concernant les élections de 2002, crois tu qu'à la campagne on vote communiste pour les subventions et extrême droite contre les étrangers, de peur que les campagnes soient envahies (!). Est-ce que tu es témoin de cette dualité en Ardèche ?

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