Il faut voir
ça comme un clin d'il à ce qui se fait souvent
sur ce genre de musique. Choquer ? Oui mais en même temps
le mélange se fait naturellement. Il n'y a rien d'incroyable
à entendre en Inde un panachage de rock et de variété
suivi d'une mélodie traditionnelle.
En France cela semble contrariant mais dans ces pays c'est naturel.
Les gens qui sont dérangés par ce procédé
sont des personnes qui fantasment sur la musique traditionnelle,
sur la world qui n'a rien à voir avec la réalité.
Est-ce
que ce fut facile de faire accepter ces influences que vous aimez
mélanger ?
Non pas du tout. Au début mon public était un public
de mariage et de baptême : soit arabe, soit gitan. Les français
de souche ne comprenaient pas ma musique. Ce n'est pas qu'ils ne
l'aimaient pas, mais elle leur glissait dessus. Il a fallu attendre
le boost des musiques du monde pour que d'un seul coup les organisateurs
et les maisons de disques s'intéressent à mon travail.
Comment
composez vous vos morceaux ?
Avec du plaisir. Composer une mélodie sur un rythme
qui soit le reflet d'un sentiment intérieur et que
celui-ci transparaisse à l'extérieur pour qu'ensuite
des gens aiment au moment de le jouer sur scène cela
crée un lien. On part toujours de quelque chose de
très intime.
Grâce
à votre musique on se rend compte que le métissage
est certainement la chose la plus facile pour réunir
les peuples ?
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Paradoxalement
je ne suis pas un apôtre du métissage. Ma vie et ma
musique le sont mais le mot métissage signifie pour moi exil
et souffrance loin de ses racines. Il y a dans ce mot une dose de
peine et de douleur. Ce n'est pas plus facile de faire une musique
métissée qu'une autre. Le danger quand on s'y attaque
vient de l'éparpillement et de la superficialité.
Par contre, la difficulté de s'exprimer dans la langue de
ses parents et grand-parents c'est le renouvellement. Si on y arrive
c'est formidable mais je vous jure que c'est moins évident
de faire ça que de mêler des couleurs musicales lointaines.
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Vous
sortez cet album Alezane qui est un très bel objet
?
Je me suis battu pour qu'il puisse sortir de cette manière.
J'avais envie de quelque chose de généreux afin
que les gens, en achetant le disque, se disent que j'ai pu
leur faire un cadeau.
Vous
montez sur scène avec deux formations différentes
?
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Soit nous montons
sur scène en quintet avec chant flamenco, soit avec la création
que nous avons faite avec Gulabi Sapera où là, la
danse est très importante notamment avec une chorégraphie
qui dure 3/4 d'heure, où la musique change de rythme sur
des mélodies très variées. C'est un spectacle
plus exigeant.
La
discographie de Thierry "Titi" Robin sur Zicline :
-
Alezane
(2004)
- Rakhi avec
Gulabi Sapera (2002)
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