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Au début j'étais un peu inquiet car je cherchais à dire des choses dans mes chansons. Je n'avais pas la prétention de vouloir raconter des faits très importants mais je tenais à ce que mes textes soient aussi importants que mes musiques. Bizarrement mon public français ne comprend pas tout ce que je chante mais reconnais le sentiment qui se dégage de mes titres, l'atmosphère. La musique communique pour elle même. Dernièrement j'étais enchanté de voir que les gens qui venaient me voir sur scène chantaient les chansons de manière phonétique.

Quand vous chantez on ressent un réel plaisir ?
C'est capital ! La seule consigne que je donne à mes musiciens c'est qu'ils s'éclatent et donnent de la joie. Que ce soit sur disque ou en concert les gens payent pour entendre, voir quelque chose de bon, le but de chaque artiste est d'offrir le meilleur de soi même.

Le studio où vous avez enregistré a toute une histoire derrière lui, sentez-vous une âme protectrice lorsque vous êtes dans ce lieu ?
Oui. C'était une protection pour exposer ma culture. Je devais partir de là pour mes titres quitte après à les habiller comme je le voulais. C'est pour cela que j'ai souhaité enregistré Révolucion à Cuba car il y a certains sons comme la trompette ou les percussions qui y sont uniques. C'est un mélange de vieux et de nouveaux sons, de rhume et de cigares.

Etre artiste dans le régime castriste est-il facile à vivre ?

C'est très compliqué de répondre. Je pourrais autant vous répondre oui que non. Il y a certaines choses dans mon cas d'artiste qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Ici en France vous avez un régime particulier qui est différent à Cuba, que je qualifierais plus de protection. Après, outre les problèmes politiques ce qui est difficile c'est l'isolement culturel. Finalement tu te rends compte que le pays musicalement parlant c'est éloigné du chemin qu'il devait prendre dans la musique internationale. C'est très ambigu….

Les détracteurs de Fidele Castro disent qu'il a mis votre pays dans la misère totale et ses défenseurs disent qu'ils n'ont jamais vu un régime prendre autant soin de la culture de ses habitants et que votre système médical est le meilleur du monde, que pouvez vous dire vous qui êtes directement concerné ?
Il y a de très bonnes choses et de très mauvaises choses. Depuis quelques années avec la médiatisation des papy du Social Club nous pouvons à nouveau ouvrir d'une certaine manières nos portes à l'extérieur. Il faut arrêter le cliché " Cuba c'est noir ou blanc, pour ou contre ". Je pense que ceux qui aiment ce peuple formidable doivent parler, trouver une solution sans chercher à appartenir à un camp ou à l'autre. Nous sommes cette nouvelle génération qui est là pour ça. La politique ne m'intéresse pas plus que ça mais je tiens à montrer une image de mon pays qui soit juste. Pour aller en avant.

Quel changement s'est installé en vous lorsque vous avez débarqué à Paris ?
En premier ma façon de parler (rire). Moi qui vient d'une formation classique c'était important de comprendre le pourquoi du comment de cette musique et c'est sur votre gros continent que je l'ai trouvé. J'ai aussi appris à connaître ce grand nom qu'est la démocratie.

Pensez-vous un jour franchir la barrière et composer en français ?

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