Zicline


Jeux

 

 

 

 



Carrément ! Mais j'ai essayé de progressivement m'en libérer, car à l'époque de Montecarl j'avais des textes hyper littéraires, trop même, car j'étais fondu de littérature du XIXème siècle...Ca a énormément influencé ma façon d'écrire, mes textes étaient vachement précieux, et la musique était "bruyante", donc c'était un peu bizarre. Pour le nouvel opus, j'ai justement essayé d'être plus vulgaire, de parler comme on parle dans la rue, d'être plus "basique".

En écoutant ton dernier album, Sain et sauf, nous avons eu l'impression que, un peu à l'image d'une "bataille rangée", ton univers musical est un "bordel rangé", dans le sens où tu arrives à "ranger" toutes tes influences, qu'elles soient musicales, littéraires ou cinématographiques. Qu'en penses-tu ?
Je suis assez d'accord. J'oscille entre crises d'agressivité et harmonie des compositions, ce qui est dû à mon passage par le conservatoire, si je fais du rock'n' roll, il y a toujours derrière l'idée de composition. Je prends tout le bordel qui fait partie de mon "bagage" et je l'organise, de façon précise. J'organise mes débordements, donc ouais, tu as parfaitement raison, c'est un vrai "bordel rangé".

On sent une nette évolution dans ta carrière, dans le style (presque métal), dans les influences, et dans la façon d'aborder ces dernières. Pour toi, où se situe Uminski, et par là même Sain et sauf, dans le paysage musical français ?
J'essaie de sortir des étiquettes. Pour moi il n'y a aucune notion de marketing. Je n'ai aucune pression de la part d'East West pour faire des tubes radios, tout ça...Mon objectif, c'était de faire un disque aussi agressif et violent qu'un bon disque des Stooges. C'était de faire une sorte de Funhouse (un classique des Stooges,) en moderne. Je voulais faire un disque qui fatigue. Aujourd'hui, tout reste quand même très politiquement correct. Souvent, on appelle certains trucs "rock" alors que ce n'est pas vraiment du rock, mais simplement parce qu'ils font partie d'un cercle médiatique "rock". Moi, je voulais faire un disque qui témoignait de la vraie violence du rock. En France, le rock, c'est limite de la variété, alors que moi je veux retrouver ces débordements, et c'est d'ailleurs ce que l'on va s'employer à faire sur scène. Le rock en France est un fantasme : il n'y a pas de rock en France, on n'est pas des rockers, on n'a pas cette culture. Je veux retrouver ce mélange de brutalité et de simplicité. Ce que je fais, j'ai l'impression que très peu le font, et j'appelle ça, en gros, du "garage-métal". On sait pas trop quoi faire de moi.

Sain et Sauf est survitaminé, à l'image de titres comme Affreux, sale et méchant et Kill kill, qui sont parmi les deux meilleurs titres de l'album . D'où te viens toute cette énergie qu'on ne retrouvait pas forcément sur le premier album ?
Sur le premier album, on venait d'arrêter Montecarl et je savais plus où j'habitais. J'ai fait ce disque tout seul, donc c'est très froid, je joue tous les instruments moi-même, piste par piste, etc. J'ai donc laissé tomber ça, j'ai voulu m'entourer de gens. Là, tout est joué live, j'ai moins envie de surveiller les moindres détails. Et puis, pour moi, le rock c'est vraiment le truc qui doit se jouer dans l'inconscient : à force tu dois avoir les doigts qui saignent. Il faut atteindre un grand niveau d'énergie, qui est difficile à atteindre.

Mais quelque soit l'équipe avec qui j'ai joué, on arrivait toujours à ce résultat : le dépassement. C'est physique. La musique, c'est une excitation, elle nous met dans un état, et il faut que ça fasse mal. C'est pour cela que c'est survitaminé.

On sent Uminski plus abouti, plus vindicatif, plus sauvage et plus ironique (voir Affreux, sale et méchant, et Teenage Music, et son côté "douceureux") qu'au début de sa carrière, pourquoi ? La logique des choses ou un Uminski plus virulant ?

Suite

 


Retour au Sommaire - Menu
© Copyright 2004 ZICLINE Contactez-Nous