Patricia Barber, 18/07/2003 , Blue Note Festival
Gand (Belgique).
Que se passe-t-il chez les Divas du jazz ? Est-ce
la fatigue ou le rythme effréné des tournées
et de leurs déplacements ou alors un certain dédain
du public qui les entraînent à bâcler certaines
de leurs prestations ? C'est la question qu'on est en droit de
se poser (et le public ne s'est pas gêné pour le
faire) après le concert de la pianiste américaine
Patricia Barber, en ouverture du Blue Note festival de Gand le
18 juillet.
Plus un galop d'ouverture qu'un véritable
concert, début à 20h15, fin à 21h 15, dernier
et unique rappel consommé, au revoir et merci ! Combien
de temps l'artiste a-t-elle réellement joué sur
son piano ? Peut être une dizaine de minutes sur le concert.
Le reste du temps, un regard lointain dirigé vers les chorus
du trio accompagnateur . Une heure de musique sans passion, sans
émotion, une impression de lire l'ennui sur le visage de
la chanteuse ; et pourtant on l'aime bien Patricia !
Depuis le début, tous ses albums témoignent
d'une originalité dans ses compositions personnelles et
d'une grande curiosité musicale lorsqu'elle visite les
standards et les titres d'autres artistes. Une personnalité
en tout cas au niveau discographique, mais ce soir c'était
un peu trop court .
Une heure, sept morceaux, (deux ou trois extraits
de son dernier album, un standard interprété avec
brio dans le plus pur style des bars dans lesquels elle a l'habitude
de jouer à Chicago , un Black Magic woman de Santana et
un Light my Fire des Doors qui ont à nouveau plus laissé
de place au trio qu'a la voix de l'artiste .
Bref si la qualité musicale et vocale de
Patricia Barber n'autorise aucun reproche, la froideur de sa prestation
ne suscite pas le même enthousiasme.
Certaines vedettes se rendent-elles compte que
leur public vient parfois d'assez loin , bravant les embouteillages
et surmontant la fatigue de la semaine pour assister avec enthousiasme
à la prestation de son musicien favori. Dans ces conditions,
ce raccourci de concert ne peut que décevoir et frustrer.
Dommage car la musique et les concerts, cela nous fait d'habitude
vibrer ! Attention car à force de jouer ainsi avec le cur
du public, il n'en restera plus rien, et cela serait dommage,
pour vous et pour nous.
Etienne.
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