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Deftones 15 mars, Zenith de Paris.

Jeudi 15 mars soir Zenith de Paris, tout le monde semble être déjà rentré, lorsque je pénètre dans l'enceinte de cette salle, j'ai déjà l'impression que la température est montée de 4 ou 5 degrés Celsius, peut-être que Taproot, qui semble avoir déja joué, a mis un bon coup de pression sur la jeunesse qui est venue en masse assister à la cinquième représentation des Deftones sur Paris en 4 ans.

Linkin Park qui ouvre pour Deftones est devenu en l'espace de quelques mois aux Etats Unis la nouvelle sensation Métal, allant même jusqu'à vendre plus d'albums que Deftones en 3 mois qu'eux en 6 mois !!

Et c'est avec un certain scepticisme que je découvre ce groupe que j'avais connu au travers d'un single très radiophonique "One step closer". Et après avoir cherché la petite bête pendant tout le show, force est de constater que ce groupe est super carré, que leurs compos sont plutôt correctes et très péchus, que le son est ENORME !! (alors que le Zénith est plutôt réputé pour avoir une acoustique digne d'une boîte à chaussures, je sais la métaphore n'est pas évidente, mais c'était pour signifier que le son est merdique 3 concerts sur 4).
C'est donc une étonnante surprise que ces Linkin Park qui malgré un son un peu trop propre et des morceaux parfois trop faciles (notamment le single qui semble être le plus mauvais titre qu'ils aient joué) ce groupe passe plutôt bien et semble ravir un public complètement conquis.

Mais une fois le rideau tombé, la pression monte encore d'un cran et la sueur perle à peu près sur tous les corps, du headbanger du premier rang au fumeur du dernier...
Que se cache-t-il derrière ce rideau ?? C'est réellement la première fois que les Deftones présentent une tournée "à l'américaine" avec effets de lumière et décoration spécialement pensée pour l'occasion, car lors de leur passage au Zénith il y a deux ans, le show était relativement épuré et le groupe n'avait que deux albums à son actif (d'où une certaine humilité jusqu'à maintenant).
Certes ils allaient devoir convaincre 3500 personnes après avoir présenté quelques mois auparavant leur "White Pony" dans des conditions exécrables à l'Elysée Montrmartre (petite forme du groupe, grosse absence scénique de
Chino (Camille) Moreno le chanteur et chaleur étouffante). Maintenant que l'album est assimilé de tous, chacun y va de son petit pari sur les chansons avant le début du show...

Au bout de 20 minutes de pause entre les 2 groupes et un certain nombre de chansons de Dr Dré, le show des Deftones peut commencer...

Et ils entament leur set comme sur les deux tournées précédentes par "Be quiet and drive" issu du second album "Around the fur", et alors l'hystérie collective se met peu à peu en place . Avec un son approximatif sur les 3 premiers morceaux (beaucoup trop de voix sur la totalité du concert cependant), les Deftones sont cependant en très grande forme et bien plus contents d'être dans ces lieux qu'à l'Elysée...

Ils enchainent classiquement sur "Around the fur" puis passent au dernier album avec "Feticiera", et c'est à partir de ce moment que l'on commence à se rendre compte de l'homogénéité du groupe et de leur évolution musicale. En
effet même si celle ci peut pour le commun des mortels sembler nulle, Deftones est en fait un groupe éminemment moderne et précurseur, car c'est véritablement le seul groupe à l'heure actuelle qui arrive à véhiculer une musique chargée d'émotions grâce à de subtils mélanges de phases calmes et posées et de gros riffs de guitare ravageurs et exécutés à la perfection avec un chant parfois apocalyptique et d'autres fois langoureux ou plaintifs. Aucun groupe ne ressemble aux Deftones ! Ce qui n'est pas le cas de tous les autres suiveurs de la génération Néo Métal...

La setlist est absolument bien choisie dans le sens où ils ont éxécuté des morceaux rarement joués live en France ce qui a pour effet de ravir la totalité du Zénith qui suit le groupe depuis pas mal de temps il est vrai. Le tout premier album n'est absolument pas laissé de coté, et ils en extirpent même les meilleures chansons (Engine n°9, le cultissime morceau de toute une génération 7 words, ou bien encore Fist tout bonnement incroyable).

Le show se rode au fur et à mesure, les lumières sont impressionantes sans pour autant se croire à la parade d'Eurodisney (si ce n'est un passage où le logo Deftones prendra toutes les couleurs d'un Daft Punk, mal choisi)

Le son est une tuerie, très fort et très bon, c'est sans doute de tous les concerts de ce groupe que j'ai vu, le meilleur son qu'ils n'aient jamais eu. Tout s'enchaine parfaitement on se rend compte de l'homogénéité et de leur progression mélodique d'album en album. 7 words est forcément l'un des meileurs moments de la soirée, tout comme le rappel de 3 morceaux avec une conclusion sur le fameux Head Up qui avait été enregistré avec Max Cavalera de Soulfly. Bref un très très grand moment, un groupe qui ne suit pas la masse, qui continue à faire son truc en se fichant de ne pas être certifié album de platine dans son pays, mais en proposant une véritable alternative à la soupe pseudo rock qui déferle de par chez eux, et qui nous retombe dessus forcément un jour où l'autre.

Deftones est vraisemblablement le plus grand groupe de métal aujourd'hui....et peut être même de rock. Bravo et merci.

Set list :
Be quiet and drive, Around the fur, Feiticeira, Change, Bored, One Weak, My own summer, MX, Korea, Digital bath, Mascara, Root, Back to school, 7 words/Teenager, Fist/Engine no.9, Headup

Anecdotes : Chino perd une rolex dans le public, Chino chante Music de
Madonna, Abe a coupé ses dreadlocks, ils ont tous maigri sauf Stephen.

Bonfil

 


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