Jeronimo , 02/11/2005, La Maroquinerie (Paris).
Dans une Maroquinerie habituée à
des affluences plus importantes, les belges de Jeronimo entendent
bien prouver à la centaine de personnes présente
ce soir l'étendue de leur talent.
D'emblée, une particularité est
à noter : le chant est en français. On aurait presque
tendance à oublier, aux vues de la masse de groupes rock
belges qui chantent en anglais, qu'il existe quelques irréductibles
qui s'adonnent à la langue de Molière. Pour Jeronimo,
il n'est pas question de fausse poésie à deux balles,
les textes sont simples, remplis d'humour, de dérision
et souvent autobiographiques.
Servis par un son flirtant avec la perfection,
le trio liégeois est à l'aise avec le rock puissant
qu'il lâche. Jamais crémeuse, la musique de Jeronimo,
dont la physionomie rappelle quelque peu notre Dominique A national,
est une mixture entre un métal fusion évident à
certains moments (le formidable medley de reprises du Afraid of
Americains de Bowie, de Arno et de Rage Against the Machine
fallait oser), de l'électro et de la chanson française
rock. Connaissant les deux albums de Jeronimo, cela peut paraître
surprenant.
Sur disque, les chansons de Jeronimo sont plus
" radiophoniques ", lorgnant vers une chanson rock plutôt
traditionnelle. Il n'est pas rare d'entendre passer quelques unes
de ses chansons sur les ondes belges, comme peut en témoigner
un classique de son premier album, Ma femme me trompe, tube incontestable.
Véritable terrain de prédilection,
la scène est l'occasion pour Jeronimo de faire subir à
ses morceaux un nouveau traitement qui les arrachera à
leur format habituel. Personne n'ira s'en plaindre compte tenu
de la prestation plus que généreuse livrée
par le groupe belge.
Nicolas.
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