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Marilyn Manson, 14/06/2005, Bercy.

Bercy s'est teint de noir par cette soirée pourtant bien chaude ! Les pelouses vertes de la salle parisienne font pâle figure devant l'armée de jeunes gothiques qui s'apprête à la prendre d'assaut. Ils viennent tous pour le voir, lui, le Révérend, cette anti-icône de l'Eglise catholique bien pensante. Comme d'habitude, un petit groupe de jeunes catholiques vient prêcher la bonne parole face au discours démoniaque du fils du Malin (bien que je soupçonne qu'ils étaient plus là par provocation que par conviction…).

On se décide enfin à prendre le pas des troupes et à pénétrer dans une salle où le sport a fait place à l'orgie musicale ! Après une première partie sympathique mais pas sensationnelle assurée par Queen Adreena, tout le monde doit attendre pendant près d'une heure pour voir les lumières s'éteindrent et laisser s'éveiller les premières notes de l'intro d'Antichrist superstar. Manson se fait désirer, puis apparaît au travers d'une lumière jaune baignant dans la fumée d'un encensoir. Le ton est donné. Manson arbore son style goth " nouvelle génération ", que l'on peut voir dans le clip de Personal Jesus. Il a laissé son attirail berlinois des années 30 au placard. C'est un Manson (encore une fois) " nouveau " qui se présente devant nous.

Tellement nouveau d'ailleurs que le Révérend semble en bonne santé, il n'est plus sec, rachitique comme au début de sa carrière. Il ne semble plus carburer à la coke mais plutôt à la bonne bouffe. Il faut dire que sa nouvelle compagne, Dita Von Teese, est aux petits soins pour son cher et tendre. Euh…, on parle toujours de Manson là, le mec qui arrachait les pages de la Bible comme les pétales d'une pâquerette en disant " je t'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ". Oui, oui, c'est bien le même. C'est sûr, avec la trentaine " sonnante et trébuchante ", Manson s'est calmé, il n'a plus la haine d'autre fois, et ça se sent dans la voix et dans l'attitude. Ce n'est plus aussi thrash qu'avant, aussi haineux qu'un concert (mémorable) au Bataclan en 1997 et c'est dommage, mais c'est comme ça.

Cependant, un concert de Manson reste un grand moment. C'est un vrai show…à l'américaine, paradoxalement. Et c'est beau à voir. Même si Manson bouge moins, même si tout est plus sage, il y a vraiment de quoi se régaler. Les clins d'œil sont toujours là : les visages d'Hitler ou de Mao en lumières pendant The Beautiful People, le mot " Drugs " en fond de scène pendant The Dope Show ou encore le drapeau américain, cet anti-symbole mansonien si classique désormais, pendant tout le début du concert. Non, rien à dire, c'est bien ficelé.

On ne peut pas dire la même chose du son : on connaît Manson pour sa musique incisive et détestable qui vous déchire les tympans. Mais là, le tout sonne quand même très " étouffé ", à tel point que par moments on peut croire assister à un concert de pop-rock. La tracklist, quant à elle, n'est pas mauvaise, mais on y trouve toujours quelque chose à redire, comme l'absence de titres tels que Cake and Sodomy, Dogma, Coma White ou encore This Is The New Shit, qui auraient été magnifiques et mémorables à la tribune ! Néanmoins, on retrouve de grands classiques, c'est certain : Irresponsible Hate Anthem (comment un concert de Manson pourrait-il être ce qu'il est sans ce titre ?), Fight Song, Disposible Teens, The Nobodies, (m)obscene, Tainted Love, Golden age of grotesque, Personal Jesus, ou encore Sweet Dreams et Antichrist Superstar pour finir. Oui, vous le remarquez comme moi, la plupart des titres sont issus du deuxième volet de sa carrière, l'après Mechanical Animals, et ce malgré The Dope Show, fort heureusement présent à l'appel. Mais bon, les fans se consoleront en voyant le Révérend sur ses habituelles échasses ou encore à sa tribune, affublée du " shock logo ". C'est toujours ça.

Au fait, que serait un concert de Manson sans une flopée de rumeurs ? Tiens, je vais aussi y aller de ma rumeur : Le Révérend a pris une hache puis il a tranché un chat sur scène ! Si, si, je vous assure ! (sic) Mieux vaut rire de ces imbécilités plutôt que d'en pleurer. Et dire que les associations catholiques mettent en avant ces arguments complètement fantasques pour faire annuler les concerts du Révérend. Quelle tristesse…

Xavier.

 


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