Erik Truffaz, 03/06/2003, la Cigale.
Une première partie est toujours un exercice
périlleux ; celle de ce soir était suicidaire :
pensez donc, le gars se pointe, seul, devant sa machine - une
boite à rythmes perfectionnée montée sur
pied (une Handsonic pour les connaisseurs !) et couplée
à un micro relié à un vocoder ! Le public,
majoritairement jeune, l'accueille d'abord très froidement
(" dehors !, va t'en ! "), puis est obligé de
reconnaître que ce trublion a un certain talent, malgré
le côté " je fais une démonstration pour
la marque Roland ", et s'en sort finalement avec les honneurs.
Après une petite pause on passe aux choses
sérieuses : nos musiciens débarquent sur scène
dans une Cigale pleine comme un oeuf ; cinq énormes bougies
surplombent la scène (un anniversaire ?!?) et éclairent
faiblement le matériel : un vieux Fender Rhodes relié
à quelques pédales d'effets, une basse demie caisse
Gibson rouge, et une marque d'amplis des seventies ; le ton est
donné : Le concert sera rock !
Et pourtant c'est la trompette qui ouvre le bal,
avec ce son si caractéristique, ces notes tenues qui font
le " son Truffaz ". Sur le côté gauche,
le clavier exploite le Rhodes au maximum et en sort des sons distordus
puis, de temps en temps, joue avec ses mains directement sur les
cordes du clavier ( accessibles par le dessus grâce au capot
supérieur escamoté).
Derrière, la basse omniprésente
et le batteur aux rouflaquettes, en grande forme, forgent une
rythmique extraordinaire (quels musiciens !), fondation sur laquelle
Truffaz pose ses thèmes.
Un excellent concert terminé par deux rappels.
Le public est comblé. Mes passages préférés
restent pourtant les incursions sur Bending New Corner (arroyo
.).
Seuls les instrumentaux de cet album, son meilleur à mon
goût, étant représentés, et pour cause,
Nya n'étant pas présent sur scène.
Allez , je file réécouter Bitches Brew !
Thierry.
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