Après maintes et maintes participations dans lesquelles
" La panthère noire " alias Hamed Daye déchiquetait
déjà le mic, il suffit de se remémorer Independance
Daye sur la compilation Hostile; enfin il suit ses compères
du Secteur A :Passy, Stomy Bugsy, Jacky et Benji (des Nèg'Marron)
pour sortir son opus solo : L'Or Noir. Il l'intitule ainsi car
selon lui : " il est brut comme le pétrole produit
du bitume, prolifique et rare... ".
Premier single Veni, vedi ,vici, hymne à la désillusion
des réfugiés maliens ou d'autres pays africains,
nous plonge dans sa réalité et sa vision des faits
; engagé et même enragé, il l'est.
Son regard de l'histoire malienne dans Epilogue, ou encore sa
perception hard-core de Sarcelles, sa ville, en l'an 3000 dans
Sarcellus Pole 3018, sont là pour le démontrer (à
noter la participation de Trouble Some qui pose un ragga assuré).
Hamed Daye n'est pas là pour chanter des contines sur
le fric et la frime, il veut être " la voix du peuple
", avec des morceaux comme : Renaissance où Passi
et Tony Truand assurent un flow dément ; où des
instrus vibrent en scratch incisifs et violons agressifs. Cela
donne un des trésors de cet opus.
N'oublions pas Assia, la voix soul/R&B du moment, qui vient
mettre un peu de miel dans une ode à la femme : La thailandaise.
C'est sur un terrain plus impulsif que se laisse aller Hamed
Day : Qui fait bouger la foule ?, Ultimate fighting, ou encore
plus fort : Independence Daye 2.
Ce premier album solo est à la mesure de son ambition,
on y découvre le fond de son âme, il confirme son
flow destructeur, ses racines autant maliennes que sarcelloises
et de son environnement.
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