En 2000, Papa Roach nous avait gratifié d'un superbe Infest,
prenant le public métal presque par surprise. Ce n'était
que justice lorsqu'on sait que le groupe de Vacaville traîne
ses guêtres dans la scène depuis aussi longtemps.
En effet, Papa Roach peut être considéré comme
l'un des groupes majeurs de la naissance de la scène néo
métal, au même titre que Deftones ou Korn.
Le succès tant mérité de Infest les a propulsé
sur le devant d'une scène saturée par des groupes
moyens, voir médiocres, ce qui leur a valu par exemple
une "presque tête d'affiche" en première
partie de Tool lors de leur show parisien. Mais Papa Roach réussira-t-il
à perpétuer la flamme néo qu'il entretenait
jusqu'à présent avec tant de conviction et d'efficacité
sur son nouvel opus, Lovehatetragedy ?
Force est de constater que le label Dreamworks s'est attaché
à soigner son poulain néo comme il se devait : sortie
mondiale, promo énorme, single propulsé sur toutes
les radios avant la sortie de l'album... Mais surtout, la production
a été confiée à Brendan O'Brien, nouveau
gourou de la scène (Pearl Jam dans les 90's, puis Korn,
Rage Against the Machine...). Et cela se sent : le son, s'il est
peut-être moins personnel que sur Infest, est cette fois
à la hauteur de tous les standards du métal avec:
guitares biens grasses, batterie très présente...
Du coté des compositions pas d'inquiétude, on retrouve
la patte qui fait le charme de Papa Roach. La plupart des morceaux
sont encore empreints d'un esprit à la limite du skate-punk
(souvenez vous de la BO de Tony Hawk 2...), qui se ressent dès
l'intro du premier titre : M-80. Mais Papa Roach a su y apporter
la touche mélodique qui colle parfaitement aux ambiances
du groupe : énergique et mélancolique. Les morceaux
sont légèrement plus complexes qu'auparavant, notamment
au niveau des guitares, et les textes sont toujours aussi personnels.
Reste maintenant à replacer ce disque dans son contexte.
Evidement, il s'agit d'un énième disque de néo
métal, qui ne marquera certainement pas l'histoire de la
musique par son coté novateur. Cependant, il place à
nouveau Papa Roach parmi les leaders du mouvement, à coté
des System Of A Down, Korn et compères. Ce disque insuffle
inévitablement une énergie incroyable à l'amateur
de néo averti. En bref, un disque de très bonne
qualité, qui ne révolutionne pas grand chose au
fond, mais à prendre pour ce qu'il est : une machine à
jump imparable et authentique !
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plus sur Papa Roach.
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