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David Bowie - Heathen.

Columbia / Sony - Rock Pop.

David Bowie

  1. Sunday
  2. Cactus
  3. Slip away
  4. Slow burn
  5. Afraid
  6. I've been waiting for you
  7. I would be your slave
  8. I took a trip on a Gemini spaceship
  9. 5:15 the angels have gone
  10. Everyone says "Hi"
  11. A better future
  12. Heathen (The rays)

Notre homme méprise l'anecdote, Il en a toujours été ainsi. Même si parfois il dit l'explorer pour en élaborer d'insolents concepts. Entre les pages d'un livret particulièrement soigné, l'artiste place Heathen ( son dernier cru), sous la protection lettrée de trois grimoires contemporains : " L'interprétation des rêves " de Sigmund Freud, " Le gai savoir " de Friedrich Nietzsche et " La théorie de la relativité restreinte et générale " de Albert Einstein...

Bercé par l'écoute des Vier Letzte Lieder (Quatre Derniers Lieders) de Richard Strauss, Bowie a d'abord composé Sunday, Heathen, 5 :15, The Angels Have Gone et I Would Be Your Slave. Il s'en explique en disant : " Ces compositions que Strauss écrivit à l'âge de 84 ans, juste avant de mourir, portent un sens particulier d'universalité. Ce sont là, je pense, les morceaux les plus irrésistiblement romantiques, tristes et poignants jamais écrits. " " Les autres titres de 'Heathen', ajoute-t-il, "je les ai abordés de façon plus décontractée. "

Conseillé dès le printemps 2001 par le guitariste David Torn, Bowie est allé enregistrer Heathen en pleine nature, dans les collines de Woodstock (U.S.A.), surplombant les eaux lénifiantes du bassin d'Ashokan.

Il retrouve son complice des vieux jours, le producteur Tony Visconti, avec lequel il commit tant de flamboyants opus : Space Oddity, The Man Who Sold The World, Young Americans ou autres Scary Monsters… " Le premier musicien que Tony et moi avons choisi pour Heathen fut Matt Chamberlain. Je connaissais son excellente réputation et j'avais eu la chance de le croiser en studio avec Natalie Merchant… Aujourd'hui, l'important pour moi est de travailler avec des gens qui ne soient pas des divas ou des égomaniaques, et Dieu sait si j'en ai pratiqués ! Mais je n'ai désormais plus de temps à leur accorder. À présent, les gens avec lesquels je collabore sont équilibrés et savent qui ils sont… "

Troisième acolyte : le guitariste David Torn. " Son travail, dit Bowie, est très spirituel, et possède une qualité fragile et éphémère que j'adore. " Enfin, il faut citer les invités, un brelan de prestigieuses gâchettes : Dave Grohl, acéré à souhait sur I've Been Waiting For You, Pete Townshend qui larde Slow Burn de ses accords stratosphériques et Carlos Alomar, l'ex-complice, présent sur Everyone Says Hi.

1 - Sunday
On pourrait d'abord penser, à l'écoute de ce texte, qu'il s'agit d'une évocation fragmentée des événements du 11 septembre. Il n'en est rien puisque la composition de l'abum est antérieure à la tragédie des 'Twin Towers'. " Je suis peu doué pour dresser des bilans politiques mondiaux, mais en revanche je sais très bien repérer et explorer les poches éphémères de doutes et d'anxiété rampante… " raconte Bowie. " Les paroles de Sunday ont surgi malgré moi, fluides, avec simplicité et la chanson s'est faite comme ça. Par la fenêtre, je voyais deux daims qui broutaient sur les pelouses, et au loin glissait lentement une voiture. C'était très tôt, le matin, et il y avait à l'extérieur quelque chose de si paisible, si primal, que des larmes ont coulé sur mes joues alors que j'écrivais ce texte. Ce fut extraordinaire. "

2 - Cactus
" Cette chanson des Pixies a été, d'après moi, injustement sous-estimée, comme d'ailleurs l'ensemble des compositions de Charles (Frank Black). Je ne pourrais jamais accepter le fait que les Pixies se soient formés, aient travaillé et aient splitté sans la moindre reconnaissance aux Etats-Unis… On aurait pu au moins reconnaître leur existence ! C'est là une disgrâce insupportable. Les Pixies et Sonic Youth ont été si importants pour les années 80. " Volant au secours des défavorisés, Bowie s'est donc mis à l'œuvre. " Je suis ravi que la plupart des parties instrumentales que j'ai jouées sur l'album aient été, au final, conservées. Sur 'Cactus' notamment, c'est moi qui joue de la batterie, cela sur un loop de mon cru. En fait, le seul instrument qui n'est pas de moi sur ce titre, c'est la basse. Tony Visconti s'en est chargé. "

3 - Slip Away
" 'Slip Away' et 'Afraid' ont été enregistrés au début de l'année passée et j'adore ces deux titres. J'ai aussitôt décidé de les intégrer dans cet album. Nous avons complètement retravaillé 'Slip Away' sur les loops très inspirés du batteur Matt Chamberlain. Dans les années 70, je me souviens que - à une certaine heure de l'après-midi - tous les gens que je connaissais se ruaient littéralement devant leurs téléviseurs pour ne pas manquer le show d'Uncle Floyd. On avait l'impression que son show était improvisé dans son salon du New Jersey. Tous ses potes étaient de la partie et c'était absolument tordant. C'était, je pense destiné aux mômes, et pourtant les gens de mon âge n'auraient raté ça pour rien au monde. On se roulait sur le sol de rire… Il y avait deux personnages réguliers, Oogie et Bones Boy, deux marionnettes ridicules faites de balles de ping-pong ou de trucs dans le genre. Je parle d'eux dans la chanson. J'ai réellement adoré cette émission de télé. "

4 - Slow Burn
" Pour la première fois, depuis l'enregistrement de 'Let's Dance', j'ai la chance de retrouver cette fabuleuse section de cuivres que sont les 'Borneo Horns'. 'Slow Burn' est le morceau que je préfère sur l'album. Mélancolique, un peu triste, avec une puissante pulsion Rhythm and Blues. Pete Townshend a lardé le morceau d'un trait de guitare incendiaire. Son jeu est anguleux, profondément senti, émouvant. J'adore ça. "

5 - Afraid
" J'adorais la toute première version de 'Afraid ' enregistrée avec Mark Plati, aussi Tony Visconti et moi lui avons demandé de retravailler ses parties de guitare pour qu'elles s'intègrent mieux au reste de l'album. Tony a ensuite enregistré la basse puis a mixé le tout. Je pense que 'Afraid " va être une fantastique chanson de scène. Bien sûr, son sens est totalement ironique, genre : si nous jouons le jeu, tout se passera bien… " Et Bowie d'entonner, dans le couplet final : " Si j'ai foi en la médication / Si je peux esquisser un pauvre sourire / Si je peux m'exprimer à la télévision / Si je peux parcourir un kilomètre à ciel ouvert / Alors je cesserai d'avoir peur / Je cesserai d'avoir peur… "

6 - I've Been Waiting For You
" Cette chanson de Neil Young figurait sur son tout premier album. Quand j'ai acheté ce disque, en 1969, j'ai été fasciné par la complexité globale du son. C'était à la fois majestueux, aérien et porteur d'une profonde solitude… Neil Young est un artiste fantastique. En utilisant simplement 4 ou 5 instruments - orgue, batterie, basse, guitares - il a réussi à créer ces sons sophistiqués, quasi futuristes. De plus, j'adore cette chanson et j'ai toujours voulu l'interpréter, sur scène ou ailleurs ".

7 - I Would Be Your Slave
" Début septembre, tout était prêt pour les enregistrements… et puis arriva le 11 fatidique ! En plus de nos préoccupations pour nos amis et nos familles, nous avons été confrontés à un nouveau problème, si étrange, si profondément décalé : celui de faire venir en studio le Scorchio Quartet de New York pour jouer les parties que Tony leur destinait. Ce fut déjà miraculeux qu'ils en acceptent l'idée après avoir vécu une expérience si traumatisante. Mais comme ils l'ont dit, c'était un intermède nécessaire qu'il s'offraient là. Pour eux, ça n'a pas été commode d'arriver jusqu'à Shokan. Il n'y avait plus de trains, plus de transports, les routes étaient coupées et le fait qu'ils aient pû nous rejoindre les honore. Je leur en serai éternellement reconnaissant. Le premier morceau sur lequel nous avons travaillé ensemble a été 'I Would Be Your Slave', une prière destinée à l'être suprême pour lui signifier, d'une certaine façon, quels seraient nos points d'entente. Trop déchirant, dérangeant… "

8 - I Took A Trip On A Gemini Spaceship
" Cette chanson a été composée par l'une de mes premières influences musicales : Le Legendary Stardust Cowboy, un artiste obscur d'Austin (Texas). Comme moi, il était signé chez Mercury dans les années 60. Bien sûr, j'ai piqué une partie de son pseudonyme pour le coller à Ziggy. Il y a quelques mois, j'ai lu sur son site web qu'il voulait que je chante l'une de ses chansons pour le dédommager d'avoir emprunté un segment de son nom. Je me suis senti coupable et j'ai décidé aussitôt de faire amende honorable. J'ai choisi de reprendre l'une de ses meilleures chansons, 'I Took a Trip on a Gemini Spaceship'… La mélodie originale était tellement étrange, chaotique, que j'ai dû totalement la recréer. "

9 - 5 :15 The Angels Have Gone
" C'est l'histoire d'un homme qui, un jour, a pu apercevoir ses anges - ses espoirs et aspirations, peut-être ? - mais qui par la suite est incapable de les retrouver. De ce fait, il condamne l'absurdité accablante de la vie… "

10 - Everyone Says " Hi "
" C'est une chanson sur la mort même si je l'évoque de façon très métaphorique. Le bateau dont je parle est celui qui traverse le Styx. Plus jeune, lorsque mon père mourut, j'avais ce sentiment très fort qu'il était en fait -littéralement ! - parti quelques jours en vacances. Voilà donc le cœur de cette chanson : on imagine que nos proches, lorsqu'ils meurent, partent simplement faire un petit tour. Je me demande où ils sont, et où qu'ils soient, j'espère de tout cœur qu'il s'agit d'un lieu agréable. "

11 - A Better Future
" A Better Future " a été écrite pour ma fille. C'est une chanson d'une grande simplicité qui en substance dit : "Dieu, si tu ne changes pas cet ordre de choses, je vais cesser de t'aimer " On ne tourne pas autour du pot, c'est plutôt du genre : " Qu'es-tu en train de nous faire ? Pourquoi as-tu permis que ma fille naisse dans un monde de chaos et de désespoir ? J'exige un meilleur futur ou je vais définitivement cesser de t'aimer. " En gros, c'est une menace lancée à Dieu (rires). Dans cet album, il y a plusieurs menaces que je lance à Dieu, mais la plupart d'entre elles sonnent comme des chansons d'amour. "

12 - Heathen (The Rays)
" 'Heathen' fut l'une des premières chansons que j'ai écrites. Très vite, son titre est devenu provisoirement celui de l'album. Mais une fois l'album enregistré, nous avons décidé de garder définitivement ce titre-là. C'est un mot très intéressant, avec beaucoup de sous-entendus. Il assez difficile de le traduire. On peut l'interpréter de différentes façons, et cela en plus des deux significations que lui donne le dictionnaire. D'une part, ça définit quelqu'un qui n'adhère à aucune religion : judaïque, chrétienne, islamique. D'autre part, ça définit quelqu'un qui n'est pas éclairé, qui est barbare, destructeur et iconoclaste. "

Le premier concert de cette tournée 2002 fut une réussite. Au Roseland Ballroom (N.Y), le 11 juin 2002, Bowie et son gang ont joué l'intégralité de l'album " Low " (et dans l'ordre chronologique du disque !) - pause de 10 minutes - puis l'intégralité de l'album " Heathen " (dans l'ordre chronologique du disque !) avant de conclure avec un " Hallo Spaceboy ", un " Ashes To Ashes ", un " Fashion " et un " I'm Afraid Of Americans " à décrocher les mâchoires.

Il passera par chez nous le 14 juillet dans les arènes de Nîmes. Ne le manquez pas. Vous y gagnerez de bien beaux souvenirs, comme d'usage.

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