Rendre hommage à Stevie Wonder
est une belle idée. Le chanteur de Detroit a déjà
inspiré bon nombre de jazz (wo)men qui n'ont pas hésité
à reprendre certains de ses titres sur leurs disques.
Nnenna Freelon est la première (enlevez-moi d'un doute)
à lui dédier un album entier, douze chansons du
maître de la soul revisitées avec charme par la chanteuse.
C'est vrai qu'elle chante magnifiquement bien, qu'elle est impeccablement
accompagnée par la crème des musiciens de studio
américains (Chuck Loeb à la guitare, Gerard Veasley
à la basse ou encore Dave Samuels au vibraphone
),
c'est vrai qu'elle a su éviter les reprises de titres très
connus et qu'elle excelle dans le domaine des ballades (Black
orchid, All in love is fair). Mais alors, d'où vient cette
passivité qui nous gagne, de l'application peut être.
Il manque en effet ce petit grain de folie pour enflammer cet
ensemble bien en place.
On décolle sur Superstition où la musique se fait
plus funky, on se laisse bercer sur un rythme nonchalant de samba
sur Lately. Gerry Niewood nous délivre quelques soli bien
sentis qui ne vous laisseront pas de marbre.
Un album tout en dentelle, où Nnenna Freelon démontre
toutes ses qualités de vocaliste, mais on l'attend dans
un domaine moins convenu pour son prochain CD.
En savoir plus
sur Nnenna Freelon.
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