Commençons par la fin si vous le voulez bien. Ce disque
est superbe. Indispensable au jazzfan qui finit par se perdre
dans la forêt abondante des trios piano-basse-batterie.
Joachim Kühn nous dévoile ici sa nouvelle rythmique,
à savoir, le contrebassiste américain Scott Colley,
tantôt aérien, tantôt terrien et au son toujours
chaleureux et le batteur cubain Hoacio "El Negro" Hernandez
dont l'énergie n'a d'égale que son inventivité.
Ce trio déjà bien en place se voit complété
par les deux souffleurs incisifs que sont Michel Portal (saxophone
alto et clarinette basse) et Chris Potter au saxophone ténor
qui se fondent à merveille dans la musique tendue et nerveuse
du pianiste.
Trois titres en trio, huit en quintet, neuf compositions de Kühn
et deux d'Ornette Coleman. Des réminiscences free de Begegnungen
et August in Paris qui renvoient Michel Portal et Joachim Kühn
à leurs expériences d'il y a trente ans, aux mélodies
faussement anodines de Thoughts about your mother et Concorde
sans oublier la latinité de The freedom is here, le pianiste
déploie une large palette pour nous livrer un album d'une
belle complexité, dense et impétueux.
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