Certains se sont fait bluffer par la
mix-tape (éditée sur CD) Dirty District, sortie au
mois de juillet et reprenant des titres déjà parus
sur maxis, pendant que d'autres attendaient l'arrivée de
Trinity : le troisième opus de Slum Village.
Ce duo composé de Baatin et T3, s'est fait connaître
du public underground de Détroit en 1997 en sortant Fantastic
vol. 1, un album autoproduit qui a connu de nombreuses fuites
et qui n'a finalement pas vu le jour.
Après avoir fait leurs preuves auprès des puristes,
ils s'associent à Jay Dee, le producteur du groupe mythique
A Tribe Called Quest, et sortirent Fantastic Vol. 2 en 1999, un
album peu vendu mais très révélateur de leur
talent. Enfin un groupe capable d'évoluer sur la même
scène que les Roots, Common ou autres ATCQ.
Sur Trinity, le groupe est devenu trio avec l'intégration
de Elzhi et le maire du village n'est plus Jay Dee
Pas de
panique, il assure tout de même la production de 3 morceaux
et exerce un certain contrôle en tant qu'exécutif.
Aux commandes de cet album mis à part Dj Hi-Tek (Kweli,
Mos Def
) et Scott Storch (Xzibit
), on ne retrouve
que des inconnus, mais pas moins performants. Les ambiances soul
electro sont toujours de rigueur : des basses lourdes accompagnées
de samples harmonieux avec, de temps en temps, une pointe de funk.
De Tainted à Disco, de Slumber à S.o.u.l, l'auditeur
peut errer à travers 3 univers. Cela peut laisser penser
à une certaine incohérence mais il s'agit en fait,
du thème de ce projet : le passé, le présent
et le futur.
Slum Village présente l'étendue de son talent avec
Trinity en nous offrant des beats variés de qualité
et une palette de flows allant du rap enragé au chant.
Les changements d'ambiance trop soudain le rendent difficile à
apprécier dès la première écoute mais
au final, il s'agit d'un retour aux sources qui redonne une âme
au hip hop.
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plus sur Slum Village.
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