Bienvenue au rayon des curiosités tenu par le professeur
Segal. Vous trouverez aujourd'hui de quoi étonner vos oreilles
apathiques.
Si T-Bone guarnerius est le premier disque que Vincent Segal,
violoncelliste de son état, signe sous son propre nom,
il possède une solide expérience de sideman dans
tous les domaines musicaux et c'est fort judicieusement qu'il
a fait appel à huit comparses pour venir l'épauler
dans des duos insaisissables. Douze morceaux sur les dix-sept
sont des espaces de jeu, d'expérience à deux, les
cinq morceaux restants relevant de la prouesse individuelle où
le violoncelliste n'hésite pas à sampler les cordes
de son instrument pour nous offrir des sons incroyables.
Avec les huit compagnons de route qui l'accompagnent, il dresse
une carte sans frontière de son imaginaire fertile. De
la balade pop-folk avec Piers Faccini, de la chanson africaine
avec Mama Ohandja, du jazz avec Glenn Ferris, un petit air bien
de chez nous avec Pascal Palisco ou du rock pour une reprise de
Under my Thumb des Stones et des univers plus avant-gardistes
avec Magic Malik. Dix-sept titres d'un puzzle pas forcément
à reconstituer mais plutôt à mélanger
et à remélanger, à ressasser et à
réinventer à chaque écoute.
Un disque riche en expériences qui risque de devenir un
vrai casse tête pour les disquaires : dans quel rayon vont-ils
pouvoir ranger ce CD ? A moins que Vincent Segal soit définitivement
inclassable.
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