Il n'est jamais trop tard pour faire connaissance. Jim Hall est
à soixante-douze ans un guitariste d'une rare discrétion.
Il a participé à quelques enregistrements mythiques
de l'histoire du jazz et collaboré avec des musiciens de
tout premier plan. Citons en exemple, Sonny Rollins, Jimmy Giuffre,
Bill Evans, Zoot Sims, Paul Desmond ou Gerry Mulligan. Il a par
ailleurs influencé toute une génération de
guitaristes, notamment Pat Metheny avec lequel il a signé
un bel enregistrement en duo.
Cet album est une compilation réalisée à
partir de ses cinq derniers albums chez Telarc, le choix des titres
est revenu aux chroniqueurs du célèbre journal Downbeat.
On retrouve ainsi l'orfèvre de la six cordes dans différents
contextes. En duo à plusieurs reprises avec Tom Harrell
(trompette), Mike Stern (guitare) et Gil Golstein à l'accordéon
(superbe dans Snowbound), en trio avec deux contrebassistes, Scott
Colley et George Mraz. On croisera aussi en chemin Greg Osby au
saxophone, Terry Clarke à la batterie ou Geoff Keezer au
piano et encore bien d'autres pour étoffer une formation
qui finira en big band.
Que du beau monde venu servir la musique exigeante du leader
qui compose l'intégralité des morceaux. Il a dépassé
depuis toujours l'exhibitionnisme technique pour jouer une musique
riche en harmonies, des chorus limpides et des ambiances bien
définies. Passant de la valse de Circus dance, à
la musique caraïbe dans Pan-o-rama, des phrasés jazz
de Dream steps au swing lancinant de Furnished flats, le guitariste
joue gagnant dans tous les domaines. Une belle façon de
le découvrir avant d'en savoir plus.
PS : Impossible de ne pas vous conseiller sa version de My funny
Valentine avec Bill Evans au piano, ça date de 1959. Quand
on vous dit que vous avez tout le temps.
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