Ce genre de double album, très à la mode, remet
en avant de grandes gloires de la soul et de la dance music souvent
oubliées du grand public. Il n'y avait pas de raison que
les colosses de la funk des années 80 ne profitent pas,
eux aussi, d'une nouvelle mise en avant, surtout lorsqu'ils font
partie des références de bon nombre d'artistes actuels.
Avec Shalamar et le Whispers, c'est un hommage rendu au label
californien Solar qui fut l'un des plus actifs en matière
de funk et à qui l'on doit les premiers disques du tandem
Babyface / L.A. Reid avant que ceux ci connaissent la gloire et
qu'ils montent leur propre structure, ou des incontournables des
80's : Midnight Star, Lakeside, Dynasty, Collage
Avec ces deux groupes, nous replongeons dans les tempos binaires,
les mélodies ensoleillées et les voix de velours
de la funk. A cette époque Shalamar, formé en 1976
à New York par Dick Griffey, est l'un des gros vendeurs
internationaux, les nouveaux albums sont très attendus
par les critiques et généralement s'octroient les
premières places des charts avec des tubes comme Take that
to the bank (premier hit international en 1979), A night to remember,
The second time around, Over and over, I can make you feel good,
Uptown festival (medley de tubes de la Motown et premier single
en 1977)
Ce groupe disposait de deux chanteurs (Jeffrey
Daniels et Howard Hewitt) et d'une chanteuse (Jody Watley) qui
au début des 80's se lancèrent dans des carrières
solos plus ou moins fructueuses, le départ d'Howard en
1986 marquera la fin de Shalamar.
Le second CD retrace une partie de la carrière du groupe
de Los Angeles : The Whispers mené par les chanteurs et
frères jumeaux Walter et Wallace Scott qui se singularisaient
pas des voix de velours dans la plus pure tradition des grands
chanteurs de soul music.
Leur plus gros tube fut And the beat goes on (sortie en 1980,
où l'on retrouvait à la production Dick Griffey)
qui depuis sert de base à de nombreux DJs remixeurs. L'année
suivante It's a love thing devenait un nouveau hit tout comme
Rock Steady en 1987 (écrit et produit par Babyface), avant
que les deux frères se lancent et solo et que les musiciens
participent à divers projets. Mais les goûts du public
changeaient, le hip hop était en plein développement.
Ce double album nous renvoie 20 ans plus tôt sur les dancefloors,
à l'époque ou les DJs se nommaient Sidney, Phil
Barney, RLP
que l'on trouvait aussi sur les toutes jeunes
radios FM qui avaient encore l'appellation " libres "
ainsi que sur la première radio d'état pour jeune
Radio 7, où la liberté d'action des animateurs était
plus importante que de nos jours (pas de quota, l'animateur arrivait
souvent avec ses dernières découvertes sous le bras
).
Il ne faut pas non plus oublier qu'a cette même époque
(1982) Michael Jackson publiait Thriller (la plus grosse vente
de disques de tous les temps).
Pour tous les passionnés du label Solar, signalons aussi
la sortie chez Wagram de Solar Mix par DJ Bronco qui a remixé
pendant 60 minutes tous les tubes de la compagnie californienne.
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