Retour gagnant du Suisse avec un album on ne peut plus rock.
Laissant pour quelques temps les ambiances intimistes et lyriques
de Louanges au placard, Stephan Eicher rassemble toutes ses forces
pour livrer un Taxi Europa qui roule à un train denfer.
On nous a donné, premier single de ce nouvel opus catapulte
les anciennes résolutions du chanteur sur le bas côté,
apparemment selon ses dires, il ne pensait pas rester rocker toute
sa carrière, mais après des détours aux quatre
coins du monde, deux albums au succès limité, un
best-of inventif et foisonnant, il retraverse nos contrées
avec 13 chansons très fortes dont la spontanéité
transpire de tous ses pores.
Du Havre à Bern, de Carcassonne à Lugano, les textes
toujours aussi incisifs de monsieur Djian, la musique internationale
de lhelvète et les co-productions de Pierre Jaconelli
(Obispo, Zazie
), Benjamin Biolay et Reyn trouveront à
coup sûr le cur dun public qui le sait à
présent de retour.
Le sifflement de Micheline Dax sur Avec toi remplace les oiseaux
de lhôtel de la cité pour écraser un
mur du son extraordinaire. Ce peu damour, dernière
chanson enlevée de Louanges, vient de trouver des petites
surs explosives aux doux noms de Douleur diffuse, Cendrillon
après minuit et Kreiss.
Avec quelques rides en plus, un mélange électronique
du début (Chansons bleus, I tell this night), un rock frénétique
du milieu (Engelberg, Carcassonne) et des chansons tendres pour
ce qui venait de ses productions récentes (1000 Vies, Voir
un Ami Pleurer), ces 13 nouveaux titres saccrochent au bitume
et dans les têtes, très facilement, à donner
la chair de poule aux plus austères des critiques.
Eicher ne serait pas Eicher sil ne mettait pas à
un moment donné la pédale douce et ralentissait
son tempo frénétique, cest le cas sur Tant
& tant, Si on sy mettait, reprise dune chanson
canadienne, ou encore Swim to America, la seule chanson écrite
par Eicher, pour Eicher en rythmique lo-fi qui laisse passer une
voix toujours aussi impeccable et sensible.
Un petit chef duvre à létat pur.
Brut de décoffrage et prêt à décoiffer
les taxis européens. Vivement les concerts qui pourront
comprimer le public sur leurs sièges. Accrochez votre ceinture
!
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