Les mains de l'artiste se dévoilent en noir et blanc sur
la pochette, elles nous laissent imaginer une intimité
proche et partagée.
Après deux disques déjà très remarqués,
le jeune pianiste Baptiste
Trotignon nous confirme tout son talent avec ce nouvel opus,
mais cette fois ci, en solo.
Tout dans cet album incite à se réjouir. Les onze
compositions signées par le pianiste sont de purs délices.
L'instrumentiste déploie un jeu époustouflant et
en même temps sa musique garde une grande clarté,
qui rend l'écoute toujours très lisible (n'est-ce
pas l'apanage des grands ?). Un toucher fluide, sans heurt, comme
si aucun obstacle ne venait encombrer les chemins entre l'intellect,
le cur et les dix doigts.
Entre des rythmes relevés (Urgences, Youpala, Rasch
)
et des moments plus intimistes (The dream is gone, My lane
),
Baptiste Trotignon nous persuade de l'évidence, tout coule
de source, une rencontre naturelle entre Erroll Garner et Rachmaninov.
Même la durée du disque est parfaite (53 minutes),
évitant ainsi les longueurs qui sont de plus en plus fréquentes
depuis l'avènement du CD.
Certains disent que Baptiste Trotignon est ce qui est arrivé
de mieux au piano jazz depuis Michel Petrucciani, ce n'est pas
nous qui les contredirions. Ce disque est un grand disque, un
très grand disque.
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