Mon premier a révolutionné le tango au point d'être
menacé de mort par les puristes.
Mon second a sorti l'accordéon de l'ornière de la
musette pour se rappeler au bon souvenir du jazz.
Les deux se sont finalement rencontrés aux débuts
des années 80 et sont, bien entendu, devenus amis. Aujourd'hui
mon second rend hommage au premier pour un tout magnifique.
Car lorsque Richard Galliano joue la musique d'Astor Piazzolla,
c'est un vent de sensualité et de force qui sort de nos
enceintes. Il s'est entouré pour l'occasion du piano d'Hervé
Sellin et de cordes tendues parmi lesquelles on retrouvera des
musiciens classiques de renom comme Henri Demarquette, Raphaël
Pidoux et Jean marc Phillips-Varjabédian, mais aussi le
virevoltant altiste, Jean Marc Apap.
Mais dans cette musique, c'est sa vie qu'on joue, on ne peut
faire semblant. L'émotion déborde, le groupe joue
avec ferveur les notes du compositeur argentin, tout est question
de joie, de peine, de révolte, mais de mélodies
aussi. Et lorsque l'accordéon de Richard Galliano s'envole
en solo sur "Libertango", c'est le cur même
de l'artiste qui parle.
Un très grand disque. Comme un rituel avant de partir
vers un monde meilleur.
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