Le fantastique compositeur de la très remarquée
bande originale d'Amélie Poulain refait des siennes ! Cette
fois on quitte Paris pour franchir le Rhin, et se retrouver à
Berlin dans les années 1980. A intrigues et ambiances différentes,
musiques différentes. Plus névrosée que jamais,
la musique de Yann Tiersen prend une toute autre dimension avec
ce Good Bye Lenin, véritable carton en France et en Europe.
Si le sujet est différent, on retrouve toujours la même
émotion avec une musique qui sait être parfois très
douce, mélodieuse, à base de piano éphémère,
très légère, ou parfois beaucoup plus croquante,
plus gutturals, des violons plus prononcés, et des notes
de piano frappées, qui en ce sens excerbe la thématique
communiste de ce film, avec toujours cette saveur et ce doigté
qui font les qualités de Tiersen.
Bien sûr, il est difficile de décomposer cette bande
originale, en titres plus ou moins intéressants. Néanmoins,
certaines compositions, comme la magnifique ouverture Summer 78,
ou certains interludes, comme le jouissif et wagnerien : The deutsch
mark is coming, nous prennent aux tripes. Mais, comme tout le
travail de Tiersen en général, cette bande originale
est un fruit régulier, qui se complète de titre
en titre. Tout l'intérêt réside dans le fait
que ce n'est pas le film qui est au service de la musique, mais
bien la musique qui s'applique au rendu visuel, ce qui fait à
la fois la force de la bande originale et celle du film.
Le succès de Good Bye Lenin doit une belle part à
sa musique enrichissante et envoûtante. Rien à redire,
Yann Tiersen s'impose comme un nouveau Ennio Morricone !
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